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Le gouvernement irakien incapable d'enrayer Daech sur son territoire

L'Irak commence aujourd'hui un deuil national de trois jours. Le bilan ne cesse de remonter à la hausse : c'est l'un des pires attentats jamais perpétrés dans le pays, où Daech est loin d’avoir perdu sa capacité de nuisance.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (L'attentat était destiné à faire un maximum de morts puisqu'il a visé une rue bondée du quartier commerçant de Karrada, majoritairement chiite © Reuters)

 Alors que l’Irak débute ce lundi un deuil national de trois jours après l'attentat suicide du groupe Etat islamique qui a fait plus de 200 morts, le bilan macabre, lui, continue d’additionner les vies perdues. 

Quatre-vingt-dix morts pour le seul mois de mai

Et dimanche, lorsque le Premier ministre est arrivé sur les lieux de l'attentat, les habitants l'ont accueilli avec des jets de pierres et de bouteilles.

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Depuis le début de l'année, les attentats suicide se multiplient en effet dans Bagdad : une trentaine de morts en janvier, dans un centre commercial et un café, une trentaine encore en mars dans un stade de foot au sud de la capitale. Et plus de 90 morts sur le seul mois de mai, dans trois quartiers différents. Tous sans exception revendiqués par l'Etat islamique.

Plus Daech perd du territoire, plus elle multiplie les attentats-suicide

Le gouvernement d'Haider Al-Abadi a beau mettre en avant ses succès militaires contre l'organisation djihadiste, avec la reconquête de villes symboles comme Ramadi ou Fallouja, Daech n'a pas perdu sa capacité de nuisance, bien au contraire. Plus elle perd du territoire, plus elle multiplie les attentats-suicide : un mode opératoire contre lequel ni la coalition internationale ni les forces irakiennes ne peuvent lutter, un mode opératoire qui était le sien il y a dix ans, avant qu'elle ne se lance dans ses conquêtes territoriales. 

Al Abadi incapable de restaurer l’Etat irakien 

Al Abadi, au pouvoir depuis deux ans, se révèle par ailleurs incapable de restaurer l'Etat irakien, pas plus qu'il ne réussit à contrôler les milices chiites et ses propres forces de "mobilisation populaire" qui participent à la guerre contre Daech. Lorsque des villes sont reprises, leurs combattants pratiquent systématiquement les exactions contre les civils sunnites qu'ils accusent d'avoir collaboré avec Daech tandis que Daech multiplie les exactions contre les populations chiites.

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