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Le cyberpiratage, un nouvel acteur dans les campagnes électorales démocratiques

Après l'attaque informatique de grande ampleur dont l'équipe d'En Marche! s'est dite victime à 48 h du second tour, une nouvelle ère semble s'installer: celle d'une intrusion maligne via Internet et les réseaux sociaux dans les affaires d'un pays, en particulier en période électorale, et destinée à biaiser le cours des choses. Le «MacronLeaks» rappelle le piratage du parti de Clinton en 2016.
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Message d'alerte lors d'un piratage informatique. (DAMIEN MEYER / AFP)

Les experts numériques du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, déjà échaudés par de précédentes tentatives d'intrusion, se pensaient à l'abri d'une attaque massive de hackers, aussi redoutables soient-ils. Mais, étalée sur plusieurs semaines, l'offensive a fini par trouver la faille et entraîné le vol de milliers de documents internes au mouvement En Marche!, dans la nuit du 5 au 6 mai 2017.

Une propagation à la vitesse de la lumière
Des données qui, mélangées à de fausses informations - les fameuses «fake news»- sont apparues sur les réseaux sociaux et se sont propagées à vitesse grand V, relayées par des twittos connus pour leur soutien à Donald Trump, par des sympathisants d'extrême droite et par des supporters de la Russie de Vladimir Poutine.

«C'est juste incroyable ce qu'on vit», a commenté le chercheur belge Nicolas Vanderbiest, spécialiste des rumeurs sur Internet, en diffusant sur son compte twitter des cartographies détaillées du «MacronLeaks». Pour M. Vanderbiest, le rôle de WikiLeaks dans cette affaire n'est pas non plus à négliger.


La Russie plusieurs fois mise en cause
Déjà le 25 avril 2017, un rapport de l'entreprise japonaise de cybersécurité Trend Micro attribuait au groupe russe Pawn Storm, également connu sous les noms de Fancy Bears, Tsar Team ou APT28, une tentative de hameçonnage à grande échelle (appelée «phishing» en anglais) contre la campagne Macron.

Le groupe russe, soupçonné de liens étroits avec les services de sécurité de Vladimir Poutine, est également accusé d'avoir visé, notamment pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, le parti démocrate de Hillary Clinton. Pour le renseignement américain, cette interférence a d'ailleurs clairement favorisé l'élection de Donald Trump.

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