La prise de Ramadi par Daech confirme la partition de l'Irak
Pour Bassam Tahhan, professeur de géopolitique et spécialiste du Moyen Orient, cette victoire ouvre la voie aux djihadistes vers Bagdad : "Si Ramadi est tombée, cela annonce la reconquête d'autre villes sunnites. Et c'est la voie ouverte vers Bagdad."
Cette prise qui n'est qu'une étape sur la route de Bagdad, "l'objectif principal des djihadistes" comme le confirme aussi Myriam Benraad, politologue et spécialiste de l'Irak au CERI, centre de recherche de Science Po. Elle explique à France Info que la porte de Bagdad est bien menacée puisque la capitale irakienne "a toujours été l'objectif ultime des djihadistes" . Elle rappelle d'ailleurs qu'en été 2014, "après la prise de Mossoul, le but déclaré de l'Etat Islamique était de s'emparer de la capitale irakienne qui est symbolique parce que, aux yeux des djihadistes, c'est l'âge d'or de l'islam avec la Bagdad abbasside qui ne peut être gouvernée par des chiites."
Elle ajoute que, dans la province de l'ouest irakien, "on voit que l'Etat Islamique poursuit sa conquête et répond à chaque reprise de territoire par une nouvelle offensive" . La carte de l'Irak se trouve ainsi redécoupée avec les Sunnites à l'ouest, les chiites au sud et les Kurdes au Nord. "Le territoire irakien n'est plus celui que l'on connaissait avant" confirme Myriam Benraad. Alors qu'auparavant, "il y avait des poches de mixité importantes, les violences confessionnelles ont entraîné des déplacements de populations importants dans le pays."
La politologue explique alors qu'en conséquence, "il sera très difficile de revenir à un Irak national. On s'orientera plutôt vers une fédéralisation avancée."
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