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La prise de Ramadi par Daech confirme la partition de l'Irak

L’organisation de l’État islamique affirme contrôler la ville de Ramadi en Irak. Daech s'est emparé du dernier quartier de la ville après deux jours de combats et au moins 500 morts. Cette conquête confirme encore plus la partition de l'Irak.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (22 avril 2015 : plus de 90.000 irakiens ont fui Ramadi pour se réfugier à Bagdad © MaxPPP)

Pour Bassam Tahhan, professeur de géopolitique et spécialiste du Moyen Orient, cette victoire ouvre la voie aux djihadistes vers Bagdad : "Si Ramadi est tombée, cela annonce la reconquête d'autre villes sunnites. Et c'est la voie ouverte vers Bagdad."

 

Bassam Tahhan : "Cela annonce la partition de l'Irak en trois états. Nous voilà devant une nouvelle carte de l'Irak, de la Syrie et, peut-être du Proche Orient."

 

Cette prise qui n'est qu'une étape sur la route de Bagdad, "l'objectif principal des djihadistes" comme le confirme aussi Myriam Benraad, politologue et spécialiste de l'Irak au CERI, centre de recherche de Science Po. Elle explique à France Info que la porte de Bagdad est bien menacée puisque la capitale irakienne "a toujours été l'objectif ultime des djihadistes" . Elle rappelle d'ailleurs qu'en été 2014, "après la prise de Mossoul, le but déclaré de l'Etat Islamique était de s'emparer de la capitale irakienne qui est symbolique parce que, aux yeux des djihadistes, c'est l'âge d'or de l'islam avec la Bagdad abbasside qui ne peut être gouvernée par des chiites."

 

Elle ajoute que, dans la province de l'ouest irakien, "on voit que l'Etat Islamique poursuit sa conquête et répond à chaque reprise de territoire par une nouvelle offensive" . La carte de l'Irak se trouve ainsi redécoupée avec les Sunnites à l'ouest, les chiites au sud et les Kurdes au Nord. "Le territoire irakien n'est plus celui que l'on connaissait avant" confirme Myriam Benraad. Alors qu'auparavant, "il y avait des poches de mixité importantes, les violences confessionnelles ont entraîné des déplacements de populations importants dans le pays."

 

Myriam Benraad : "On a une forme de tripartition qui n'a fait qu'exacerber les violences."

 

La politologue explique alors qu'en conséquence, "il sera très difficile de revenir à un Irak national. On s'orientera plutôt vers une fédéralisation avancée."

 

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