La peine du dissident chinois Liu Xiaobo, condamné le 24 décembre à 11 ans de prison pour subversion, confirmée en appel
Les USA et l'UE ont appelé Pékin à libérer de cet intellectuel. La Chine a nié l'existence de dissidents dans le pays.
Liu, 54 ans, avait participé en 1989 aux manifestations de Tiananmen. Il est l'un des principaux rédacteurs de la "Charte 08", une pétition qui a appelé, notamment sur internet, à des réformes majeures du système politique chinois.
Chef de file de la dissidence chinoise, Liu Xiaobo a été condamné le jour de Noël à 11 ans de prison par un tribunal de Pékin pour "subversion du pouvoir de l'Etat". Cet écrivain et ancien professeur d'université avait déjà connu la prison après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen.
Mardi, un autre dissident, Tan Zuoren, a été condamné, également pour subversion, à cinq ans de prison en raison de ses critiques de la répression du mouvement démocratique de juin 1989. Les autorités chinoises sont par ailleurs silencieuses sur le sort d'un militant également connu, l'avocat Gao Zhisheng, dont on n'a plus de nouvelles depuis son arrestation le 4 février 2009, dans son village natal de la province du Shaanxi (nord). Gao a défendu des chrétiens clandestins, des cyberdissidents et des adeptes du mouvement spirituel Falungong, interdit en Chine.
Une charte qui met à mal le régime de Pékin
La "Charte 08", appelant à des réformes démocratiques en Chine et signée initialement par plus de 300 personnes, intellectuels et militants, a comme modèle la Charte 77 des dissidents tchécoslovaques des années 70.
Elle réclame le respect des droits de l'Homme et de la liberté d'expression et l'instauration d'élections démocratiques pour un "pays libre, démocratique et constitutionnel".
Publiée le 10 décembre 2008 à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, elle réunit aujourd'hui plus de 10.000 signatures, selon le réseau China Human Rights Defenders.
Elle plaide notamment pour une "nouvelle Constitution", une "séparation des pouvoirs", une "démocratie législative", une "justice indépendante", un "contrôle public des fonctionnaires", la "garantie des droits de l'Homme" et l'"élection des responsables publics". Réclamant un plus grand respect de l'environnement, ses auteurs soutiennent une "république fédérée" afin de respecter les minorités chinoises.
Enfin, le texte demande aussi une "Commission d'enquête pour la vérité", comme dans l'Afrique du Sud de l'après-apartheid, afin de faire la lumière sur les différents épisodes de répression politique et indemniser leurs victimes.
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