La justice iranienne a suspendu la peine de mort par lapidation à l'encontre d'une femme de 43 ans
Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été condamnée à mort en 2006 pour "adultère", peine confirmée en 2007 par la Cour suprême. "Le verdict a été suspendu pour des raisons humanitaires", a indiqué dimanche un responsable de la Justice.
Le cas de cette femme a déclenché une vaste campagne internationale qui cherche à lui éviter ce châtiment
Selon l'agence de presse iranienne Irna, la décision de ne pas appliquer la peine demeure temporaire. "Si à n'importe quel moment le chef de l'autorité judiciaire le juge opportun, le verdict sera appliqué sans tenir compte de la propagande des médias occidentaux", a affirmé Malek Ajdar Sharifi, responsable judiciare pour la province d'Azerbaïdjan oriental.
Sakineh Mohammadi-Ashtiani a été reconnue coupable de "complicité" dans le meurtre de son mari "car elle se trouvait dans la maison" au moment des faits et connaissait l'homme qui a "tué son époux.
"Mais après que ses enfants l'ont pardonnée dans l'affaire du meurtre (de leur père, ndlr), elle a été accusée d'adultère avec" le meurtrier.
En Iran , si la famille de la victime pardonne l'accusé, celui-ci peut être pardonné ou condamné à une peine de prison s'il s'agit d'un meurtre.
Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui est emprisonnée à Tabriz (nord-ouest) depuis 2006, dit avoir avoué un adultère sous la contrainte.
Mme Ashtiani a été condamnée à mort par lapidation le 15 mai 2006 pour "relations illégales" avec deux hommes après la mort de son époux. La sentence de lapidation a suscité de nombreuses condamnations de par le monde.
Campagne internationale de soutien
Les Etats-Unis se sont dits vendredi dernier opposés à toute condamnation à mort pour adultère. La lapidation "est un acte barbare et odieux", a déclaré à Washington un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.
En France, le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, "révolté", a appelé les responsables iraniens à ce que "le sentiment d'humanité l'emporte".
En Grande-Bretagne, le ministre des Affaires étrangères William Hague a qualifié la sentence de "moyenâgeuse".
Le journal Times (G-B) a lancé une campagne pour faire annuler la lapidation et publié une lettre ouverte signée par plus de 80 personnalités. Les acteurs américains Robert de Niro et Robert Redford, ou encore l'actrice française Juliette Binoche figurent au nombre des signataires.
Au moins huit autres femmes et trois hommes courent le risque d'être lapidés en Iran, selon Amnesty International, malgré un moratoire décrété en 2002.
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