La CIA a trompé les Américains sur ses pratiques, dit un rapport du Sénat
La CIA a trompé les autorités et la population américaines sur ses techniques utilisées lors d'interrogatoires menés sur des suspects de terrorisme, explique un rapport sénatorial de 6300 pages, révélé par "The Washington Post", mardi 1er avril.
La CIA a induit les autorités et la population américaines en erreur pendant des années au sujet de ses techniques d'interrogatoire de suspects de "terrorisme", notamment en dissimulant des détails sur certains traitements réservés à ces détenus, rapporte le Washington Post (en anglais), mardi 1er avril.
Des responsables américains ont pris connaissance d'un rapport de la commission sénatoriale du renseignement sur le programme d'interrogatoires de la CIA. Ce document, épais de 6 300 pages, a été achevé il y a plus d'un an mais son contenu est resté secret jusqu'ici.
Des détenus malmenés alors qu'ils n'ont plus rien à dire
Les entretiens avec des responsables américains, actuels et passés, font état de révélations accablantes sur les centres de détention secrets de l'agence. Sur ces "sites noirs", les détenus étaient parfois soumis à des techniques d'interrogatoire éprouvantes, même lorsque les analystes de la CIA étaient sûrs que les prisonniers n'avaient plus rien à leur apprendre.
Des mauvais traitements jamais évoqués jusqu'ici
Les documents examinés par la commission sénatoriale décrivent également des cas de mauvais traitements jamais signalés auparavant. Ils mentionnent notamment le cas d'un suspect plongé à plusieurs reprises dans de l'eau glacée dans un centre de détention en Afghanistan. Cette méthode présente des similitudes avec la simulation de noyade mais ne figure dans aucune liste des techniques d'interrogatoire approuvées par le ministère de la Justice, écrit le Washington Post.
Les renseignements utiles rarement obtenus de la sorte
Toujours selon le rapport, les renseignements les plus précieux obtenus par la CIA – ceux notamment qui ont permis de localiser Oussama Ben Laden en 2011 – ont rarement, si ce n'est jamais, été obtenus par le biais des "techniques d'interrogatoires renforcés".
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