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La Centrafrique s'apprête à accueillir le pape François

Le pape François doit arriver en Centrafrique dimanche, étape phare de sa tournée africaine. Le pays, déchiré par la guerre s'apprête à accueillir le Saint-Père.
Article rédigé par Anthony Fouchard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (L'ONU va sécuriser la visite papale à Bangui © Radio France / Anthony Fouchard)

Devant la cathédrale de Bangui, capitale de la Centrafrique, là où le pape célèbrera une messe et où aura normalement lieu une veillée de prière, des dizaines d'ouvriers s'activent pour peaufiner la place. Toutes les voies d'accès ont été refaites à neuf, avec du goudron. Les rues n'ont jamais été aussi propres. Les façades des immeubles ont été repeintes.C'est tout un pays, déchiré par la guerre depuis plusieurs années, qui attend cette visite papale.

Un déplacement à haut risque, Bangui est toujours en proie à la violence. Fin septembre, des affrontements ont fait 400 blessés et 80 morts. Et malgré cela il va falloir sécuriser le cortège papal. Pour cela, les autorités centrafricaines s'en "remettent à dieu". Ou plutôt s'en remettent à l'ONU et à Sangaris. Entre 3.000 et 4.000 casques bleus assureront la sécurité de la visite et des déplacements. Des renforts sont arrivés dans la capitale. L'ONU précise que Bangui sera constamment surveillée par hélicoptère.

Des checkpoints filtrants

Côté forces de sécurité locales, policiers et gendarmes sont mobilisés, ils sont très nombreux selon  le ministre de la sécurité publique Chrysostome Sambia, mais pas du tout équipés pour faire face à une foule aussi massive. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendus.

Alors pour éviter que les groupes armés ne viennent gâcher la fête, il y a beaucoup de sensibilisation de la part des communautés religieuses. La Minusca va également mettre en place des checkpoints aux entrées et sorties des quartiers sensibles, notamment le quartier musulman du PK5, le quartier Boy rab, le fief des milices chrétiennes et le quartier entourant l'aéroport où de nombreux braquages ont eu lieu ces derniers jours. Des checkpoints filtrants qui ont pour objectif de vérifier que des hommes armés, ne tentent pas de se glisser dans le cortège pour rejoindre les lieux de prière.

Une occasion unique de se réconcilier

La France a d'ailleurs essayé de dissuader le pape François de se rendre en Centrafrique, le Saint-Père a tout de même décidé d'y aller. Il doit d'ailleurs se rendre dans le quartier musulman de la capitale et à la mosquée centrale. Là le programme est encore flou. On parle d'abord d'une rencontre avec l'imam, puis d'un bain de foule dans une école située en face de la mosquée. Environ 1.000 personnes seront autorisées à pénétrer dans le périmètre pour que saluer le Saint-Père le tout sous surveillance.

L'imam et l'archevêque de Bangui ont tous les deux qualifié cette visite d'occasion unique pour la Centrafrique de se réconcilier. Les deux hommes de foi sont lucides d'ailleurs, une occasion comme ça, disent il, il n'y en aura pas deux.

Le reportage d'Anthony Fouchard à Bangui en Centrafrique pour France Info
 

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