Kiev : l'opposition ne croit pas à la main tendue d'Ianoukovitch
Les trois leaders de l'opposition ont décliné samedi la main tendue des
autorités devant une foule silencieuse, grelotant de froid. L'ancien boxeur Vitali Klitschko
a été le premier à monter sur l'estrade, comme sur un ring. Il a dit non à la
proposition du président Viktor Ianoukovitch de rejoindre le gouvernement et a
réclamé une élection présidentielle dès cette année. "Nous ne pouvons pas
reculer ", a-t-il lancé devant les dizaines de milliers d'opposants emmitouflés
dans des manteaux en fourrure et dans des combinaisons de ski.
Le poing levé, Arseni
Iatseniouk, l'un des chefs de file de la contestation en Ukraine, a cependant été plus nuancé. "Nous sommes prêts
à assumer cette responsabilité et à conduire le pays dans l'Union
européenne ", a-t-il dit, mais sous conditions. Il réclame notamment la
libération de l'opposante Ioulia Timochenko, ancien Premier ministre emprisonnée
depuis 2011 et n'a pas caché sa méfiance quant aux intentions d'Ianoukovitch, ajoutant ne "pas croire un mot " de ce qu'affirme le pouvoir. "Nous n'allons pas bouger de notre position ", a-t-il martelé.
Concessions sans précédent du président ukrainien
Deux mois après le début de la contestation, qui depuis dimanche a dégénéré en affrontements faisant au moins deux morts parmi les manifetsants selon les chiffres officiels, cinq selon l'opposition, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a proposé samedi aux deux chefs de file de l'opposition de diriger le gouvernement, offrant le poste de Premier ministre à Arséni Iatséniouk et celui de vice-Premier ministre chargé des Affaires humanitaires à l'ex-boxeur Vitali Klitschko.
Le ministre
ukrainien de l'Intérieur Vitali Zakhartcheno a prévenu pour sa part que tous les manifestants qui restaient sur
la place de l'Indépendance, centre de la contestation à Kiev, ou qui occupaient des
bâtiments publics seraient considérés comme des "éléments
extrémistes ", faisant planer la menace d'un recours à la force par la police.
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