Reportage Les konbinis, ces supérettes ouvertes 24 heures sur 24 au Japon, fêtent leurs 50 ans

En un demi-siècle, les petites boutiques multiservices niponnes n’ont cessé d’évoluer, surpassant de loin le modèle initial américain.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le tout premier konbini, situé dans le quartier Toyosu à Tokyo, a ouvert en 1974. (KARYN NISHIMURA / RADIO FRANCE)

Tout visiteur au Japon a forcément croisé des konbinis. Ces supérettes ouvertes 24 heures sur 24 sont présentes à tous les coins de rue et fêtent au mois de mai leurs 50 ans. En un demi-siècle, ces petites boutiques multiservices n’ont cessé d’évoluer, surpassant de loin le modèle initial américain.

Le premier "convenience store" Seven Eleven, un nom d’origine américaine, a ouvert à Tokyo en mai 1974 dans le quartier Toyosu et s'y trouve toujours. "Je ne suis pas du coin, mais je connais bien ce konbini", dit un client. Un demi-siècle plus tard, une voisine n’a pas oublié le jour de la naissance de la première supérette surnommée "konbini" : "Je m’en souviens. Mon Dieu, cela fait déjà 50 ans. C’était une boutique de boissons alcoolisées et un beau matin, c’est devenu Seven Eleven."

À l’intérieur du tout premier konbini, les fleurs commémorent les 50 ans de la supérette japonaise et entourent une maquette du premier propriétaire, Kenji Yamamoto, âgé de 77 ans. (KARYN NISHIMURA / RADIO FRANCE)

Presque un service public

Dans les konbinis on peut trouver à manger, à boire, des produits hygiéniques, de la papeterie, des accessoires de smartphones, un distributeur d’argent, une photocopieuse ou encore une imprimante. "C’est plutôt pratique, même si c’est plus cher, souligne une autre voisine. Mais ça rend bien service, avec pleins de prestations, et c’est même un lieu où l’on peut se réfugier temporairement, aller aux toilettes. Et c’est vrai de tous les konbinis, pas seulement Seven Eleven."

Pour une autre octogénaire, le konbini représente presque un service public. "J’y paye les factures diverses, mon abonnement au journal, mes impôts, rapporte une octogénaire. J’y achète aussi un onigiri le matin quand je pars en balade."  Les onigiri, des boules de riz fourrées, sont un incontournable des konbinis.

Un emblème japonais

Fumihito Nagamatsu, le patron du groupe Seven Eleven Japan, rappelle qu’au départ le succès n’allait pourtant pas de soi. "Le chemin a été semé d’embûches. À l’époque, c’était l’âge d’or des hypermarchés, plus c’était grand, mieux c’était. Alors à l’intérieur de l’entreprise comme à l’extérieur, on a rencontré une forte opposition au motif qu’une supérette de moins de 100 mètres carrés n’avait aucune chance de réussir", explique le dirigeant.

Désormais, Seven Eleven et ses concurrents Lawson ou Family Mart totalisent 57 000 konbinis au Japon. Ils sont une infrastructure vitale lors des catastrophes naturelles et une attraction pour les touristes étrangers. "Pour les Japonais, les konbinis sont une évidence, mais pour les étrangers, ce sont des supérettes surprenantes. Les konbinis Seven Eleven sont nés aux États-Unis, mais ont été tellement transformés au Japon qu’ils sont devenus un élément exportable de la culture japonaise. Tant que ce monde souhaitera quelque chose de nouveau, les konbinis continueront d’évoluer."

Le Covid est la seule crise dont les konbinis ont réellement souffert, mais ils s'en sont remis. Désormais il leur faut s’adapter au vieillissement de la population, au déficit de main-d’œuvre et aux contraintes environnementales.

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