L'Allemagne a pris la place du Japon au troisième rang économique mondial en 2023

En termes réels toutefois, c'est-à-dire sans le biais de l'inflation, le PIB nippon a accéléré (+1,9%, contre 1% en 2022), alors que l'économie allemande s'est elle contractée de 0,3%.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le boulevard commerçant de Kurfürstendamm à Berlin, en Allemagne, le 24 novembre 2023. (FRANK FELL / ROBERT HARDING RF / AFP)

Le Japon a perdu en 2023 son titre symbolique de troisième puissance économique mondiale au profit de l'Allemagne, sous l'effet notamment de la chute du yen, selon une première estimation du produit intérieur brut (PIB) nippon publiée jeudi 15 février.

Le PIB nominal du Japon en 2023 s'est élevé à quelque 4 200 milliards de dollars (environ 3 900 milliards d'euros), contre environ 4 500 milliards de dollars (environ 4 100 milliards d'euros) pour l'Allemagne, dont le PIB nominal a été dopé par l'inflation, restée forte dans le pays.

Un nouveau titre en trompe-l'œil pour Berlin

Mais en termes réels, c'est-à-dire sans le biais de l'inflation, le PIB nippon a accéléré en 2023 (+1,9%, contre 1% en 2022), alors que l'économie allemande s'est elle contractée de 0,3% selon des données officielles publiées en janvier. Puissance exportatrice, l'Allemagne souffre de la faible demande extérieure, des coûts de l'énergie pour son important secteur manufacturier et des taux d'intérêts relevés par la Banque centrale européenne dans le but de vaincre l'inflation.

La dégradation de la conjoncture en Allemagne fait que son nouveau titre de troisième puissance économique mondiale, qui lui était promis depuis octobre dernier par les prévisions du Fonds monétaire international, est perçu comme un trompe-l'oeil outre-Rhin. D'autant que l'Inde pourrait dépasser à la fois le Japon et l'Allemagne d'ici quelques années, toujours en PIB nominal libellé en dollar.

Au Japon, les médias locaux ont abondamment commenté la perte par le pays de son troisième rang économique mondial, rappelant qu'au-delà de l'impact exceptionnel de la chute du yen, de puissants facteurs fondamentaux négatifs sont à l'œuvre, comme le déclin démographique accéléré de l'archipel et la faiblesse chronique de sa productivité.

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