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Japon : quatre ministres démissionnent sur fond de scandale de fraude financière

Des procureurs enquêtent sur des soupçons de fraudes visant des dizaines de membres du Parti libéral-démocrate dirigé par le Premier ministre, Fumio Kishida. Cette formation politique gouverne le pays presque sans interruption depuis sa fondation en 1955.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, à Tokyo, le 13 décembre 2023. (FRANCK ROBICHON / AFP)

Quatre ministres japonais ont démissionné, jeudi 14 décembre, dans le cadre d'un vaste scandale de fraude financière qui ébranle le parti au pouvoir. "J'ai présenté ma démission au Premier ministre", a déclaré jeudi Hirokazu Matsuno, secrétaire général, porte-parole du gouvernement et bras droit du Premier ministre, Fumio Kishida.

Le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Yasutoshi Nishimura, le ministre des Affaires intérieures, Junji Suzuki, et le ministre de l'Agriculture, Ichiro Miyashita, ainsi que cinq vice-ministres et d'autres responsables, ont également remis leur démission. "La défiance de l'opinion publique se porte sur moi à propos des fonds politiques, ce qui entraîne une méfiance à l'égard du gouvernement. Comme une enquête est en cours, j'ai pensé que je devais mettre les choses au clair", a déclaré Hirokazu Matsuno.

Un Premier ministre fragilisé

D'après la presse japonaise, des procureurs enquêtent sur des soupçons de fraudes visant des dizaines de membres du Parti libéral-démocrate (PLD), dirigé par Fumio Kishida, une formation politique qui gouverne le pays presque sans interruption depuis sa fondation en 1955. Ces membres du PLD sont soupçonnés, selon plusieurs médias, d'avoir omis de déclarer l'équivalent de plusieurs millions d'euros récoltés via la vente de billets pour des soirées de levées de fonds, et que le parti leur aurait ensuite reversés. Ses membres auraient reçu quelque 500 millions de yens (3,2 millions d'euros) sur une période de cinq ans jusqu'en 2022.

Jugeant "extrêmement regrettable que la situation ait suscité la défiance de la population", Fumio Kishida a promis mercredi de se "muer en boule de feu pour restaurer la confiance dans le gouvernement", annonçant vouloir "procéder rapidement" à de nouvelles nominations jeudi. Le Premier ministre arrivé au pouvoir à l'automne 2021, déjà très impopulaire, n'est plus soutenu que par 23% des électeurs, selon un sondage publié lundi par la chaîne de télévision publique NHK. Sa cote de popularité était déjà plombée par d'autres sujets de mécontentement des Japonais, dont l'inflation persistante et la baisse du yen qui fragilisent le pouvoir d'achat des ménages.

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