C'est un chantier vieux de près de trente ans qui divise l'Italie : la ligne de TGV entre Lyon (Rhône) et Turin (Italie), en pleine construction côté français, est à la peine côté italien. Entre les deux vice-présidents du Conseil, la guerre des chefs fait rage. D'un côté, Matteo Salvini, de l'extrême droite, est pour la ligne à grande vitesse. De l'autre, Luigi Di Maio, du Mouvement 5 étoiles, est contre. Il y voit un risque d'implosion du gouvernement.Le pays est diviséCet imbroglio politique a lieu alors que la campagne pour les élections européennes s'amorce. Chacun des deux camps veut flatter son électorat. Matteo Salvini et sa Ligue, très populaires dans le nord de l'Italie, défendent ce TGV qui mettrait Turin à 2 heures de Lyon au lieu de 4. À l'inverse, Luigi Di Maio veut flatter ses électeurs du sud du pays, qui ne voient dans le Lyon-Turin qu'un gouffre financier. Seule issue possible à ce conflit hautement politique : que le Premier ministre Giuseppe Conte joue son rôle d'arbitre. Dans deux jours, les appels d'offres doivent être lancés pour le percement d'un tunnel transfrontalier. Sinon, ce tronçon à 300 millions d'euros serait annulé.