Le Vatican au régime sec
Les caves du Vatican ne renferment pas de richesses oubliées. En 2011, les comptes de cet Etat ont affiché un déficit de 14,9 millions d’euros. C’est notamment le résultat «d’une tendance négative sur les marchés financiers qui n’ont pas permis d’atteindre les objectifs», indiquent les responsables de l’Etat. Et sur les cinq dernières années, quatre se sont soldées par des pertes.
En revanche, les donations des catholiques ─ connues sous le nom de Peter’s Pence (ce qui correspond au denier du culte) ─ ont crû de 3% à 69,7 millions. Et l’argent venant des diocèses est également en hausse de 17% à 32,1 millions d’euros.
Le Vatican possède également un vaste trésor constitué par la valeur de ses oeuvres d'art et les biens immobiliers en Italie et dans d'autres pays européens. Mais pour l'heure, il n'est pas question d'y toucher.
Contrôler les dépenses
Depuis février 2012, un nouveau règlement est intervenu dans le fonctionnement de la préfecture des Affaires économiques. Son pouvoir de contrôle, de surveillance et de programmation économique s'en est trouvé renforcé.
Mgr Tarcisio Bertone, le cardinal responsable des Affaires économiques, a entrepris de dépoussiérer l’institution vaticane afin de se conformer «aux normes internationales de contrôle financier» recommandées par les experts du Conseil de l’Europe. Après examen des comptes, il a été décidé de resserrer les cordons de la bourse. Sans état d’âme.
La gestion des ressources humaines du Vatican ─ 2.832 employés ─ est un secteur où la réduction des frais est indispensable, alors qu’un plan de licenciements est pour l’heure exclu. Premier train de mesures : économies d’énergie, restriction de frappe des médailles commémoratives, limitation de photocopies…
Le poste le plus dépensier est celui des dépenses de communication, dont Radio Vatican et le développement des services sur internet et des réseaux sociaux.
Un scandale plus tard...
Ces récentes annonces de réformes financières interviennent après le scandale Vatileaks, dans lequel le secrétaire particulier du pape avait envoyé des documents à la presse où apparaissaient, entre autres, des échanges de courrier entre Mg Vigano et le pape. Le religieux muté à Washington se plaignait de «corruption» et de «malversations» dans la gestion du patrimoine du Saint-Siège.
D'autre part, Ettore Tedeschi, président de l'IOR, la banque du Vatican, avait été démissionné le 24 mai 2012, accusé d'erreurs de gestion et d'indiscrétions. L'homme, ainsi que le directeur de la banque, Paolo Cipraini, est toujours sous le coup d'une enquête de magistrats romains, qui ont gelé 23 millions d'euros de la banque du Saint-Siège se trouvant sur les comptes de deux autres banques italiennes.
Autre fait, dans ce climat délètère, la banque américaine JP Morgan a menacé le Vatican, en mars 2012, de fermer son compte pour manque de transparence. Mais la politique de clandestinité financière existant au Saint-Siège lui permet de mener des actions de nature politique. C'est ainsi qu'il a pu financer le syndicat polonais Solidarnosc, ce qui a abouti à la chute du régime communiste en Pologne.
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