Effondrement du viaduc de Gênes : un "problème énorme" pour tous les camions qui vont vers le sud de l'Italie
La désorganisation des plans de transports va entraîner des conséquences économiques "très importantes", prédit sur franceinfo Patrick Mortigliengo, président de la fédération nationale des transports routiers (FNTR).
L'effondrement du viaduc à Gênes mardi 14 août est un drame qui a coûté la vie à plus d'une trentaine de personnes. Mais cette catastrophe aura aussi des conséquences économiques puisque ce pont, qui est un lieu de passage de l'A10 notamment pour les transports commerciaux, n'est plus accessible.
Pour Patrick Mortigliengo, président de la fédération nationale des transports routiers (FNTR), ça aura des conséquences économiques "très importantes" puisque "les poids lourds ne pourront plus passer par là, donc ça va obliger à des détours", ce qui va entraîner "des temps de conduite en plus et des kilomètres en plus. Ça va engendrer des coûts, et surtout désorganiser les plans de transport", explique-t-il ce jeudi sur franceinfo.
franceinfo : Craignez-vous des conséquences économiques ?
Patrick Mortigliengo : Oui, elles seront très importantes. On est pris de court, on découvre, on va s'adapter, mais Gênes étant un axe routier important, les poids lourds ne pourront plus passer par là, donc ça va obliger à des détours, ce qui va entraîner des temps de conduite en plus et des kilomètres en plus. Ça va engendrer des coûts, et surtout désorganiser les plans de transport. Tous les camions qui vont dans le sud de l'Italie, le sud et le sud-ouest de la France, au Portugal et en Espagne, passent par là. Il faut imaginer le trafic que ça représente, c'est énorme et immense.
Quelles peuvent être les solutions ?
La première solution, c'est la bifurcation à Varazze pour monter vers Milan, prendre la direction de Tortone, et reprendre à Serravalle Scrivia. Le souci c'est que je ne sais pas si les gendarmes laisseront faire ça aux camions. C'est une ancienne autoroute qui existait avant qu'on fasse l'autre, mais cette autoroute n'est pas adaptée à un tel trafic de camion, il y aurait des accidents et des bouchons, et ça fait un détour de 320 km aller-retour. La deuxième solution, la plus dure, est de passer par Varazze, Tortone, Pazienza et Parme. Là, c'est un détour de 180 km aller et 180 km retour, soit cinq heures de conduite en plus. C'est énorme, ça va augmenter au minimum de 300 euros le transport.
Est-ce que ça risque de freiner certains échanges commerciaux ?
300 euros de plus sur un transport pour des grosses marchandises, ça passe bien, mais sur des marchandises à faible valeur, c'est capital. Ça risque de pénaliser les échanges, et certains risquent de se retourner sur des marchés ailleurs. C'est arrivé le 14 août, heureusement il n'y a pas grand monde. Nous, on est pris de court. On doit discuter pour une livraison sur le port de Gênes, on ne sait pas comment on va s'y prendre. On tombe en période de congés donc il va falloir qu'on fasse un tour de table, trouver des solutions, et même demander des aménagements pour le temps de conduite des chauffeurs. C'est un problème énorme.
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