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Effondrement d'un glacier en Italie : un risque "accentué par les températures totalement anormales", explique l'hydrologue Emma Haziza

Un énorme bloc s'est détaché dimanche du glacier de la Marmolada dans les Alpes italiennes, au lendemain d'un record de température au sommet du glacier. Six personnes sont mortes et huit ont été blessées. Un phénomène qui pourrait se répéter, même en France, explique l'hydrologue Emma Haziza.

Article rédigé par franceinfo
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Un énorme bloc s'est détaché du glacier de la Marmolada en Italie, et a causé la mort de six personnes. (PIERRE TEYSSOT / AFP)

"C'est un risque que l'on connaît, mais qui est accentué par les températures totalement anormales", explique l'hydrologue, spécialiste de l’adaptation de nos sociétés aux bouleversements climatiques Emma Haziza, lundi 4 juillet sur franceinfo, après l'effondrement du glacier de la Marmolada en Italie. L’effondrement du glacier a fait au moins 6 morts et 8 blessés. Elle ajoute qu'il existe un risque similaire en France, à Saint-Gervais, où "il y a actuellement deux poches d'eau sous le glacier qui pourraient potentiellement exploser".

franceinfo : C'est un événement imprévisible et amplifié par le changement climatique ?

Emma Haziza : Je pense qu'on a de plus en plus de moyens pour nous permettre de mesurer ce type de risques et de voir son évolution. Effectivement, savoir exactement où il va se produire, comment il va se produire, c'est compliqué, mais on a un ensemble de paramètres qui semblent particulièrement aggravants. Premièrement, la veille : on va atteindre une température exceptionnelle avec plus de 10 degrés en haut du glacier. Ensuite, le glacier de La Marmolada, un des plus grands glaciers des Dolomites, est touché par une sécheresse depuis plusieurs mois de manière historique. On a même eu, en mars 2022, des départs de feu massifs dans toute la zone des Dolomites. C'est une zone qui subit des sécheresses historiques, des températures anormales, donc nécessairement, l'ensemble du glacier a des risques de se déstructurer.

Il aurait mieux valu fermer, comme c'est le cas à Tignes en France, depuis quelques jours, où le glacier est fermé au public avec un mois d'avance parce que la fonte s'accentue ?

Effectivement, le manteau neigeux étant de plus en plus instable, il y a un danger qui s'accentue. On a quand même un historique en France avec la catastrophe de Saint-Gervais en 1892, le 12 juillet. De manière assez similaire il y avait une déstructuration et ensuite, des torrents de boue, de glace et de roche, comme ce qui s'est passé pour la Marmolada. Et il y a encore ce risque à Saint-Gervais, puisqu'il y a actuellement deux poches d'eau sous le glacier qui pourraient potentiellement exploser. C'est un risque que l'on connaît, mais qui est exacerbé et accentué par les températures totalement anormales.

C'est quasiment le risque du Vésuve en version glace que vous décrivez ?

Ce n'est par un risque volcanique non plus, mais effectivement, c'est un risque, avec toutes les activités touristiques qui vont se trouver autour. On voit bien qu'on a des cordées qui ont été emportées, qui se retrouvent dans ce contexte dans une situation de plus en plus à risques, et qu'il va falloir sans doute protéger ces zones de plus en plus fragiles.

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