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Après l'Italie, l'union civile pour les couples homos en Europe?

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a imposé à l’Italie, le 21 juillet 2015, d’autoriser les unions civiles pour les couples homosexuels. Si cet arrêt historique n'est pas contesté par Rome dans les trois mois, il devra s’appliquer automatiquement à tous les pays d’Europe.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Angelo Albanesi et Giorgio de Simoni s'embrassent après avoir enregistré leur union civile à la mairie de Rome, le 21 mai 2015. (AFP PHOTO / TIZIANA FABI)

La CEDH a donné raison à trois couples gays italiens estimant qu’ils devaient au minimum conclure une union civile. Le fait que la législation italienne actuelle ne leur permette pas de répondre aux «besoins essentiels relatifs à un couple engagé dans une relation stable» contrevient, selon les juges de la Cour de Strasbourg, à leur droit à une vie privée et familiale.

Les «contrats de cohabitation», institués par l’Italie en 2013, ont «uniquement une valeur symbolique», selon la CEDH. La possibilité pour les couples homosexuels de se déclarer auprès de certaines municipalités ne leur garantit en effet aucune protection juridique.

«En dehors du mariage, l’option d’une union civile ou d’un partenariat enregistré serait la solution la plus appropriée pour offrir une reconnaissance aux couples de même sexe», expliquent les juges de la Cour de Strasbourg dans leur arrêt.

Après le «oui» écrasant au mariage gay lors du referendum irlandais, le président du Conseil italien Matéo Renzi avait estimé que «le texte sur le contrat d’union civile ne pouvait  être reporté».

Selon Le Monde, M.Renzi souhaite, en effet, faire adopter un contrat d’union civile pour les couples homosexuels avant la fin de l’année 2015, mais se heurte aux centristes proches du gouvernement et des milieux catholiques et du Vatican. Ces derniers s’opposent notamment à l’attribution d’une pension de réversion en cas de veuvage et à l’adoption, précise le journal.

Déboutés sur le «droit au mariage»
Dans son jugement, la CEDH a également ordonné aux autorités italiennes de verser 5.000 euros à chacun des six hommes requérants au titre du dédommagement moral. Elle les a en revanche débouté sur l’aspect du «droit au mariage» en réaffirmant que la Convention européenne des droits de l'Homme ne consacre pas le droit au mariage homosexuel.

La CDEH avait estimé en 2004 que «le fait de réserver le mariage à des couples constitués d’un homme et d’une femme relève des prérogatives des lois nationales et ne constitue pas une discrimination». Ce qui ne l'a pas empêché quatre ans plus tard de considérer que l'homosexualité ne pouvait «justifier une différence de traitement juridique quant à la possibilité de devenir parent»

Alors que dans les sondages, les Italiens se disent majoritairement favorables à une reconnaissance des couples homosexuels, l’Italie est l’un des neuf pays de l'UE (Grèce, Chypre, Slovaquie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Bulgarie, Pologne) à ne reconnaître aucun droit aux couples gays et lesbiens. 

Les juges de la CDEH notent que 24 des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe ont désormais institué une reconnaissance légale des couples homosexuels. 

Aujourd'hui, 14 pays européens (dont 12 membres de l'Union européenne) ont légalisé le mariage homosexuel, à commencer par les Pays-Bas en 2001 jusqu'à l'Irlande en 2015.

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