"On commence à en avoir un peu ras-le-bol" : les Israéliens votent pour la troisième fois en moins d’un an pour renouveler leur Parlement
Plus de six millions d’électeurs sont conviés aux urnes lundi dans l’espoir de mettre fin à la crise politique. Deux candidats sont au coude-à-coude, le Premier ministre sortant de droite Benyamin Netanyahou et Benny Gantz à la tête d'une formation centriste.
C'est un sentiment de lassitude que l'on a pu percevoir lundi 2 mars au matin dans l'un des bureaux de vote du centre de Tel-Aviv. Nicole est une jeune retraitée installée en Israël depuis quatre ans : "Je me sens parfaitement sereine, dit-elle, en espérant que cette fois, c'est la bonne et que nous ne serons pas obligés d'avoir un quatrième tour. Trois fois déjà, on commence à en avoir un petit peu ras-le-bol".
Un troisième scrutin et peut-être même un quatrième en cas d'échec. Mais pour Hamid, 30 ans, qui travaille dans une entreprise High-Tech, l'heure n'est pas au changement de système électoral.
Je ne pense pas qu'il faille changer le système. C'est le gouvernement qu'il faut changer. Dix ans, ça suffit.
Hamid qui travaille dans la High-techà franceinfo
Celui qui cristallise la rancœur, voire la colère de nombreux votants, c'est le Premier ministre sortant, Benyamin Netanyahou. Inculpé pour corruption, il est sur le point d'être traduit en justice. "Je n'arrive pas à croire qu'il va être jugé", dit Shy, une architecte de Tel-Aviv. "C'est fou ! Vivement quelqu'un que l'on apprécie, quelqu'un capable de diriger notre pays, quelqu'un en qui on peut avoir confiance. Cet homme n'est pas Bibi car il est très corrompu et fait de mauvaises choses pour le pays", poursuit-elle.
Mais celui que l'on appelle ici "Bibi" peut compter sur de nombreux soutiens, même ici, à Tel-Aviv, ville de centre gauche, comme Amos, également retraité, pour qui Netanyahou est le seul à pouvoir appliquer le très controversé plan de paix de Donald Trump pour la région.
La priorité, c'est de contenir l'Iran, d'appliquer le plan de Trump et d'associer les pays arabes autour de nous.
Amos, un retraité de Tel Aviv, soutien de Netanyahouà franceinfo
"Si ces pays arabes modérés de la région comprennent que l'on peut régler ensemble le problème, les Palestiniens seront les premiers à en bénéficier, assure le retraité. Et c'est un homme de droite qui vous dit ça !"
L'une des inconnues de ce scrutin, c'est le taux de participation. Il était élevé en septembre dernier, près de 70%. Il pourrait cette fois être beaucoup plus faible en raison de la peur du coronavirus Covid-19. De nombreux Israéliens ont choisi de rester confinés.
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