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Nucléaire iranien: l’accord menacé par Trump, défendu par l’Union européenne

Le président américain élu Donald Trump n’a pas de mots assez durs pour fustiger l’accord nucléaire iranien, signé en 2015 par Téhéran et six grands pays, dont les Etats-Unis. L’Union européenne se dit très attachée à cet «accord extrêmement important».
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président iranien Hassan Rohani. (Pool / Iranian Presidency / ANADOLU AGENCY)

«Un des pires accords jamais conclus», «un des plus stupides»... Donald Trump ne fait pas dans la subtilité. Dans un entretien accordé ce lundi 16 janvier 2017 aux quotidiens allemand Bild et anglais The Times, le président élu fustige l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 par Téhéran et six grands pays dont les Etats-Unis. Tout en refusant de dire s'il va ou non le remettre en question, le président américain élu n’a jamais caché son aversion pour l’accord. Donald Trump a nommé à des postes clés de son administration des personnalités ouvertement anti-iraniennes, à commencer par le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, qui veut une «révision complète» de l'accord de Vienne.


Pour l’Union européenne, il est hors de question de remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien. «L'Union européenne va continuer à œuvrer pour le respect et l'application de cet accord extrêmement important, principalement pour notre sécurité», affirme à Bruxelles Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie de l'UE. Elle en veut pour preuve la reprise «vraiment significative» du commerce et des relations économiques entre l'UE et l'Iran. Selon le ministère iranien du Pétrole, en neuf mois, l'Iran a plus que doublé ses exportations pétrolières et gazières, à 2,5 millions de barils par jour qui ont rapporté 29 milliards de dollars.


Retombées économiques
L’Iran a réussi à attirer dans le secteur pétrolier et gazier de grands groupes internationaux comme le français Total, l'anglo-néerlandais Shell ou encore des entreprises russes, chinoises et japonaises. La levée des sanctions a également permis la signature de deux gros contrats pour l'achat de 180 avions à Airbus et Boeing et, dans le secteur automobile, le retour des groupes français PSA et Renault. Mais cet accord a aussi ses détracteurs en Iran. Les conservateurs mettent en avant le peu de retombées économiques sur la population, avec un chômage (12,7%) qui ne cesse d’augmenter même si l’inflation a bien été ramenée à moins de 10%. 
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif montre une partie du projet de l'accord sur l'énergie nucléaire à Vienne, en Autriche, le 12 juillet 2015 (AFP/Mehdi Ghassemi / DPA)

Le président élu Donald Trump aura face à lui la Chine, la Russie et l'Union européenne s'il venait à abroger l'accord. Moscou et Pékin n'ont jamais caché leur soutien à Téhéran. L'Iran exclut tout idée de renégociation. 

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