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Iran: la pendaison pour une femme accusée d’avoir tué son mari violent à 17 ans

Zeinab Sekaavand, une Kurde iranienne de 22 ans, est en prison depuis 5 ans. Elle a été jugée coupable du meurtre de l’homme qu’elle a épousé quand elle avait 15 ans. Amnesty International dénonce un procès «manifestement injuste».
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran de l'affiche de la campagne lancée par Amnesty International pour sauver Zeinab Sekaavand. (Affiche de la campagne d'Amnesty International)

Zeinab Sekaavand avait 17 ans lorsqu’elle a été arrêtée juste après le meurtre de son mari. Détenue au poste de police pendant 20 jours, elle «avoue» avoir poignardé l’homme qu’elle avait épousé à 15 ans. Elle affirme qu’il la battait et qu'il refusait de divorcer. Lors de sa détention provisoire, la mineure n’a pas eu droit à un avocat.
 
Procès et irrégularités
Deux ans plus tard, Zeinab revient sur sa déclaration. Lors de la dernière audience de son procès, elle déclare que le frère de son mari était responsable du meurtre. Il l’avait contrainte à passer aux «aveux» en lui promettant de lui accorder son pardon en vertu du droit islamique. Trop tard, la justice ne retiendra que la première version dans «un procès entaché d’irrégularités», comme le souligne Amnesty international.
 
«Affaire choquante»
L’organisation de défense des droits de l’Homme dénonce une «affaire profondément choquante» et demande l’annulation de la condamnation de Zeinab Sekaavand, mineure au moment des faits. «Le recours persistant de l’Iran à la peine de mort contre des mineurs délinquants témoigne du mépris des autorités pour des engagements qu’elles ont-elles-mêmes signés», affirme Philippe Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
 
Peine de mort pour des mineurs
Durant la dernière décennie, l’Iran a exécuté plus de 70 mineurs, selon un rapport d’Amnesty International publié en janvier 2016. La République islamique a signé la Convention des Nations Unies sur le droit des enfants qui l’empêche théoriquement de condamner des mineurs (au moment des faits) à la peine de mort.

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