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Irak : des milliers de manifestants dansent dans le Parlement

Des milliers de manifestants ont envahi la zone verte à Bagdad samedi, une zone ultra sécurisée où se trouvent toutes les institutions. Ils sont même entrés dans le Parlement. Une nouvelle action pour demander à la classe politique de s’accorder pour former un nouveau gouvernement.
Article rédigé par Angélique Ferat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Le Parlement irakien envahi par des manifestants © REUTERS/ Ahmed Saad)

En Irak, la crise politique s'aggrave. Depuis quatre semaines, le Parlement irakien n’arrive pas à se mettre d’accord sur un projet de gouvernement. Ce samedi, la contestation a pris une nouvelle dimension avec l’invasion de la zone verte à Bagdad, le quartier fortifié qui abrite lieux de pouvoir et ambassades.

La revanche des pauvres pour beaucoup

Ces manifestants sont des partisans du chef chiite Moqtada Al-Sadr, le fer de lance de la contestation. Ils maintiennent la pression sur la classe politique pour former un nouveau gouvernement de technocrates, censé mieux gérer les affaires de l’Etat. Depuis des mois, ces manifestants expriment leur colère chaque semaine dans toutes les villes du pays.

Ce samedi, ils ont pris d’assaut le Parlement dans une ambiance plutôt festive. Les manifestants sont entrés sans que la police ne les en empêche. Après avoir vu partir les députés dans leurs belles voitures, ils sont entrés chanter et danser dans l’enceinte du parlement. Les manifestants se prenaient en photos, et pour beaucoup, c’est la revanche des pauvres contre une classe politique de nouveaux riches. "Ils n’ont rien fait pour nous depuis la chute de Saddam Hussein. Nous vivons comme des rats, sans électricité, parfois sans eau potable, les écoles sont en piteux état. Et eux ils vivent dans l’opulence" , dénoncent-ils.

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Autre grief, la corruption. Les projets ne se font pas car l’argent disparait. Cette prise du parlement sonne comme une revanche après plus de 10 ans de frustration. Moqtada Al-Sadr,  l’un des chefs politiques chiites et pro-réforme a, en quelque sorte, lâché ses militants contre ce parlement qui avait encore aujourd’hui repoussé sa séance.

Le bras de fer entre pro-reformes et anti-reformes continue donc en Irak.

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