Inde : une troisième femme entre dans un grand temple hindou malgré les manifestations de traditionalistes
En vertu d'une décision de la Cour suprême, les femmes en âge d'avoir leurs règles, soit entre 10 et 50 ans, peuvent désormais pénétrer dans ce sanctuaire sacré.
C'est la troisième femme à y entrer. Une Sri-Lankaise a pénétré jeudi soir dans le grand temple hindou d'Ayyappa à Sabarimala, dans l'Etat du Kerala, en Inde. "Elle est entrée dans le temple hier soir. Elle a 47 ans et est venue pour prier. Nous étions au courant et avons surveillé la situation", a déclaré, vendredi 4 janvier, un responsable de la police. Il a ajouté que la situation au temple était "pour le moment normale". Mais l'entrée de cette femme risque d'attiser les tensions après deux jours de manifestations des traditionalistes hindous.
Ce sanctuaire, l'un des plus sacrés de l'hindouisme, a fait l'objet pendant vingt ans d'une bataille judiciaire autour de son interdiction à toutes les femmes en âge d'avoir leurs règles, soit entre 10 et 50 ans. La bataille a pris fin le 28 septembre 2018 avec une décision de la Cour suprême jugeant cette restriction discriminatoire. Mais le temple a refusé de se conformer à la décision de la justice et les tentatives de visite par des femmes ont été bloquées par des milliers de fidèles.
Une chaîne humaine pour défendre le droit d'entrée
Mardi, des dizaines de milliers de femmes ont formé une chaîne humaine pour soutenir la décision de la Cour suprême. Cette manifestation, appelée "Mur des femmes", était soutenue par le gouvernement communiste de l'Etat du Kerala. Mercredi, deux femmes d'une quarantaine d'années sont parvenues à pénétrer avant l'aube dans le temple, avec une escorte de police en civil et par une porte latérale, à l'insu des fidèles traditionalistes.
Le lendemain, l'Etat du Kerala a été paralysé par des groupes hindous conservateurs qui ont organisé une grève en signe de protestation. La police a eu recours au gaz lacrymogène et aux canons à eau. Un homme a été tué et 15 personnes blessées, dont quatre sympathisants du Bharatiya Janata Party, le parti nationaliste hindou du Premier ministre indien, Narendra Modi. Plus de 1 350 personnes ont été arrêtées en marge de ces manifestations.
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