Inde : un millier de candidats à l'armée passent une épreuve écrite en slip
Pour gagner du temps lors des fouilles, des étudiants ont été contraints de se déshabiller et de répondre aux questions assis sur le sol, sous la surveillance de soldats.
Plus d'un millier de candidats à l'armée ont été contraints de passer leur épreuve écrite d'admission en slip, à Muzaffarpur (Inde), rapporte The Indian Express (en anglais), mardi 1er mars. Une photo publiée par le quotidien présente ces jeunes hommes assis en tailleur, avec leur copie posée devant eux, à même le sol, le tout sous l'étroite surveillance de soldats en uniforme. Et comme si cela ne suffisait pas, une distance d'au moins 2,40 m est respectée entre chaque candidat.
#ExpressFrontPage For this Army exam, honesty is stripping down to underwear | https://t.co/VDAenz8mZo pic.twitter.com/uSjml6Jysy
— The Indian Express (@IndianExpress) 1 mars 2016
"Quand nous sommes arrivés, on nous a demandé de quitter tous nos habits, sauf les sous-vêtements, raconte l'un de ces aspirants, cité par The Indian Express. Nous n'avions pas d'autre choix que de suivre ces instructions, aussi étranges soient-elles." Une source du journal au sein de l'armée a également confirmé ces faits.
Des fraudes massives en 2015
Cette décision aurait été prise afin de gagner du temps, en évitant de fouiller tous les candidats un par un. Sous couvert d'anonymat, un officier a préféré évoquer une erreur, en rappelant que les candidats doivent simplement retirer leurs habits pour les tests médicaux et physiques. Pourtant, des riverains ont bien assuré que c'était déjà la deuxième fois qu'une telle épreuve écrite se déroulait dans ces conditions.
Un tel zèle des autorités n'aurait rien d'étonnant. En 2015, dans la même ville, l'épreuve avait déjà été entachée par des fraudes massives. Certains proches des candidats allaient jusqu'à grimper aux barreaux du centre d'examen, au péril de leur vie, afin de communiquer des réponses du test. Un millier de personnes avaient été arrêtées.
Au-delà des rêves d'uniforme, cet engouement a une raison financière : le gouvernement de l'Etat du Bihar, l'un des plus pauvres et les plus peuplés de l'Inde, a en effet promis 10 000 roupies de récompense (148 euros) aux étudiants des castes inférieures s'ils répondaient correctement à la moitié des questions de l'épreuve.
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