Incendies en Grèce : "On reste parce qu'on a nos maisons ici"
Des milliers de personnes ont été évacuées au nord d’Athènes où les forêts de pins continuent de brûler. Vendredi soir, un premier bilan faisait état de deux morts dans le secteur. Reportage à Malakassa où les habitants refusent de quitter leurs maisons.
Elle hurle, parce qu’elle ne peut pas aller plus loin. Cette habitante de Malakassa au nord d’Athènes a dû quitter précipitamment sa maison. Elle crie sur le policier qui a garé sa voiture en travers de la route qu’elle doit passer. Certains de ses proches sont encore sur place pour lutter contre les flammes. Elle veut les rejoindre. "Et si je passe à pied, qu’est-ce que vous allez faire ?", le défie-t-elle.
Le policier lui demande de reculer. Le chemin est bien trop dangereux. La fumée est là toute proche. Plus haut sur la colline, les flammes semblent avaler à grande vitesse la forêt. De nombreuses habitations ont été détruites et l’autoroute qui relie Athènes au secteur de Malakassa est coupée. Dans la voiture, à l’arrière, une femme âgée, entourée de plusieurs chiens, tente encore : "Laissez nous passer ! Nous sommes des gens sensés, si on n’y arrive pas, on rebroussera chemin."
Une "poudrière"
Le policier tient bon. Un autre habitant, Xaris vient le soutenir. "Madame, là-bas il y a le feu. Comment voulez-vous qu'il vous laisse y aller ? Nous aussi nous sommes des habitants", plaide-t-il. Le jeune homme est plus calme mais tout aussi déterminé. Il refuse également de quitter la zone incendiée. "Je suis d'ici. C'est à la limite de Malakassa, c'est proche. La région a été isolée et ils nous ont dit de partir. Nous on reste parce qu'on a nos maisons ici. On attend de voir quoi faire. Nous faisons appel à l'Union européenne pour nous envoyer quelques avions pour nous aider".
"On en fait partie de cette Europe quand même ! Qu'ils nous envoient des avions pour éteindre les feux !"
Xaris, un habitant de Malakassaà franceinfo
Ce sont près de 450 pompiers grecs qui luttent contre les flammes, aidés par des renforts suédois, roumains, israéliens, chypriotes et français. Deux canadairs français sont arrivés sur place vendredi. Le Premier ministre Grec, Kyriakos Mitsotakis a lui parlé d’une situation extrêmement critique, qualifiant le pays de "poudrière".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.