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Grèce : star de l'info et vedette montante de la politique

Alors que la Grèce vit depuis six ans une crise économique sans précédent, un célèbre journaliste de télévision est en train de devenir la nouvelle star politique. A quelques semaines des Européennes, il a créé un parti au nom singulier la «Rivière», qui grimpe dans le sondages même si son programme est pour le moins imprécis.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le journaliste Stavros Théodorakis, lors d'une interview à Corfou, le 23 avril 2014. (AFP/Aris Messinis)

Stavros Théodorakis est prêt pour les élections Européennes. A la tête d'un magazine d'investigation sur la chaîne privée Mega, le présentateur vedette a tout laissé tomber pour se lancer en politique. Il a créé un parti, «Potami» (Rivière), qui arrive à la troisième place des intentions de vote pour les futures élections. Il ambitionne de pouvoir faire élire trois eurodéputés. «J'ai créé (Potami) parce qu'en tant que citoyen, je me sentais asphyxié. Je n'étais pas heureux, je m'inquiétais pour l'avenir du pays. Et je sentais que les gens avaient besoin de nouveauté», explique-t-il à l'AFP.


«Potami» est un mélange d'idées de droite et de gauche. Favorable à l'euro, Théodorakis s'oppose aux coupes dans les prestations sociales et aux arrivées d'immigrés clandestins. Même si les Grecs ont un temps soupçonné la chaîne de télévision Mega de se cacher derrière «Potami», Théodorakis assure que les 70.000 euros de son parti proviennent de son compte épargne et des dons des sympathisants. «Ce n'est pas un parti politique qui dépense 20.000 euros pour un meeting. Je fais une campagne low coast», martèle-t-il.

Le siège athénien se situe dans un bureau prêté par un ami et la campagne s'appuie essentiellement sur Internet. Les réunions publiques de Stavros Théodorakis sont simples, sans fioritures. Dernière en date, à Corfou, sous un vent glacial, devant 300 curieux. «Je pourrais voter pour lui», déclare Olympia Mantzourogianni, professeur de 32 ans. 

Pour Théodorakis, les Européennes ne sont qu'une étape avant de se lancer dans la bataille des législatives anticipées. Lui ne se présente pas et ses candidats sont issus de la société civile : hommes d'affaires, médecins, universitaires. Des néophytes en politique. 

Même s'il se dit personnellement de gauche, Théodorakis refuse toute couleur politique pour son parti. «Nous ferons des alliances différentes à chaque fois pour faire évoluer les choses vers une europe plus juste.»

Le journaliste tranche dans la classe politique grecque. Par son discours, mais aussi par son apparance : tee-shirt, jean et sac à dos. Un sac à dos qui est devenu sa marque de fabrique. «On va en faire faire pour les législatives», s'amuse-t-il.

Pour un observateur de la vie politique, «Potami» répond aux nouvelles aspirations du pays, à la sortie peut-être de la crise. «Quelque chose de nouveau» par rapport aux principaux partis d'opposition, comme Syriza à la gauche de la gauche, voire à l'extrême droite, le parti néo-nazi Aube dorée.

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