Grèce : nouvelle réunion d'urgence lundi à la BCE pour soutenir les banques, la troisième en une semaine

Le conseil des gouverneurs de la BCE doit tenir une nouvelle conférence exceptionnelle lundi pour discuter d'un possible relèvement des financements d'urgence (ELA) accordés aux banques grecques, ont indiqué dimanche 21 juin des sources proches des discussions.

Entre 4 et 6 milliards retirés en une semaine

La Banque centrale européenne (BCE) avait déjà relevé vendredi, pour la deuxième fois en l'espace d'une semaine, le plafond des fonds ELA. Les retraits bancaires se sont en effet accélérés ces derniers jours en Grèce : la perspective d'un défaut de paiement du pays fin juin, conjuguée à la possibilité d'un contrôle des capitaux par le gouvernement pousse les Grecs à retirer leurs avoirs du système bancaire. 

La presse nationale estime qu'entre 4 et 6 milliards d'euros ont été récupérés dans la semaine. 

Réunions en série prévues lundi

Les négociations entre Athènes et ses créanciers autour d'un accord "réformes contre argent frais" sont dans l'impasse depuis maintenant cinq mois, et entrent désormais dans une phase critique. Après un nouvel échec des discussions jeudi soir, un sommet exceptionnel des chefs d'Etat et de gouvernement des 19 pays de la zone euro consacré à la Grèce doit avoir lieu lundi soir à Bruxelles.

Auparavant, le Premier ministre grec Alexis Tsipras rencontrera les dirigeants des institutions créancières de la Grèce (UE, BCE, FMI). Une réunion des ministres des Finances de la zone euro est également prévue dans la journée, et sans avis positif sur les propositions grecques lors de ces deux sessions de négociations, les chances sont faibles que le sommet des dirigeants de la zone euro permette un dénouement devenu urgent.

Vers un accord "gagnant-gagnant" ?

Sans décision sur le déboursement d'une tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros, Athènes à court d'argent risque de ne pouvoir honorer le 30 juin un remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI, un scénario aux conséquences imprévisibles. La possibilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro, même si ce processus inédit n'a rien de mécanique en cas de défaut, est désormais évoquée ouvertement.

Pour éviter ce scénario catastrophe, Alexis Tsipras a planché durant tout le week-end sur de nouvelles propositions de réformes à soumettre aux créanciers de la Grèce. Si rien n'a filtré officiellement sur leur contenu, le Premier ministre italien Matteo Renzi a estimé dimanche que "toutes les conditions étaient réunies" pour un accord "gagnant-gagnant".