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Vu de l’étranger: François Fillon, «Berlusconi et Trump réunis»

La presse internationale s’interroge sur le maintien du candidat Les Républicains, François Fillon, à la présidentielle française. Certains analystes y voient des similitudes avec Donald Trump et Silvio Berlusconi: défiance du système médiatique, remise en cause de la justice et… populisme.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min

Le quotidien belge Le Soir tire à boulets rouges sur le candidat de la droite François Fillon à l’Elysée, qui dénonce un «assassinat politique» en évoquant sa prochaine mise en examen dans l’affaire de l’emploi fictif de ses proches. «François Fillon, en insultant l’Etat de droit, se disqualifie pour la présidentielle», tranche le journal. 

 
Outre-Atlantique, le Washington Post s’étonne que le candidat Les Républicains maintienne encore sa candidature mais le journal n’exclut pas l'émergence d'un plan B.



La Tribune de Genève y voit une fuite en avant. «Le candidat des Républicains maintient sa candidature à la présidentielle malgré sa convocation par la justice et ses promesses d’exemplarité. Les élus LR voient le désastre arriver. (…) Le fait est que François Fillon n’a pas réussi à apporter publiquement – histoire de rassurer ses soutiens – la preuve de la réalité de l’emploi surpayé de son épouse.» 
 
 
La conférence de presse de François Fillon du 1er mars 2017 n’a pas convaincu le correspondent du quotidien algérien El Watan. «Il a voulu ainsi lancer un nouveau rideau de fumée, comme il le fait depuis quelques semaines pour masquer des affaires qui, dans l’opinion publique, ne sont plus ressenties comme une faute morale, et donc politique, mais plus comme une question de justice. Pas sûr qu’avec ce coup de menton, il inverse la courbe. Fillon a ménagé le suspense en utilisant avec art les médias dans leur ensemble. Alors qu’on pensait qu’il annoncerait son retrait, il a une nouvelle fois fait diversion en accusant le gouvernement, la justice et les médias de fomenter ce qui lui arrive, estimant qu’il est innocent et qu’il dira devant la justice «sa» vérité, insistant pour dire que c’est «la vérité»!» 
 
Le média allemand Die Welt observe que François Fillon imite désormais Trump et se fait partisan de la théorie du complot.
 
 
Le pure-player italien Blitz, cité par RFI, ose la comparaison avec l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi: «Fillon, qui faisait le moraliste, imite désormais le populiste Berlusconi anti-juges.» 





Le quotidien libanais L’Orient-Le-Jour n’est pas tendre avec le candidat des Républicains.«Remettre en question l'impartialité de la justice lorsqu'on souhaite devenir le gardien de l'indépendance judiciaire est une faute politique. Accuser les juges et les médias, deux garants de l'Etat de droit, d'avoir fomenté un complot visant à "l'assassiner politiquement" est un mépris des règles les plus élémentaires de la vie démocratique. Opposer le pouvoir des juges à celui du peuple est une dérive populiste et illibérale. Si les juges n'ont pas à gouverner, le peuple n'a pas, de son côté, à rendre la justice», ne décolère pas le journal. 



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