: Vidéo Belgique : une ville flamande bannit le français de la mairie
A Menin, à la frontière franco-belge, le bourgmestre oblige les employés à ne pas répondre aux administrés qui s'adressent à eux en français, ou à leur montrer des pictogrammes.
Le dessin d'une maison pour une attestation de domicile, un drapeau pour un passeport : à Menin, petite ville de Flandre belge située à la frontière française, les administrés francophones ne seront plus reçus en français, mais en langue des signes et par des pictogrammes. Menin, malgré sa proximité avec la France et la Wallonie, et malgré ses quelque 1 600 habitants français ou francophones (sur 33 000) est une commune où le néerlandais est la seule langue légale de l'administration. La bourgmestre (l'équivalent du maire) de la ville, la chrétien-démocrate flamande Martine Fournier, qui gère la municipalité avec le parti nationaliste Nouvelle alliance flamande (N-VA), a décidé d'appliquer strictement la loi et d'interdire, à partir du 1er janvier, que les fonctionnaires de son administration s'adressent en français aux personnes qui se présentent aux guichets sans connaissance du néerlandais.
"Certaines personnes habitent ici depuis des décennies et ne parlent toujours pas un mot de néerlandais. Il faut mettre en place des instruments pour éviter la francisation", a-t-elle expliqué, jeudi 5 septembre, dans la presse belge. Les fonctionnaires locaux, lorsqu'ils seront confrontés à des francophones, devront soit garder le silence, soit leur expliquer les démarches à suivre en leur montrant des images ou en s'exprimant par signe. La mesure a reçu le soutien du ministre régional chargé de l'Intégration, Geert Bourgeois, qui l'a jugée "logique". Il a rappelé qu'à Lille, un citoyen flamand n'est jamais servi en néerlandais. La Belgique est en proie depuis plusieurs décennies à des tensions récurrentes entre Flamands et francophones.
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