Vidéo 13h15. Migrants : "C'est la vie ou la mort pour aller en Europe"

Parmi les centaines de migrants recueillis à bord de l'Aquarius, le bateau de 70 mètres de long de l'association privée franco-allemande SOS Méditerranée, il y a aussi des blessés. Comme Saïd qui monte à bord avec un pansement de fortune. Son pied a heurté l'un de ces énormes clous que les passeurs libyens utilisent pour fixer le plancher.

"C'est incroyable qu'ils leur proposent de traverser en si grand nombre sur des bateaux aussi peu solides. Ce sont des conditions qui ne sont pas acceptables", estime une jeune membre de l'équipe de Médecins du monde qui a pris en charge le migrant sauvé des eaux.

"Notre bateau semblait prêt à se disloquer…"

"Je ne me suis pas senti soulagé, je me suis senti heureux, affirme Saïd pour décrire sa réaction à l'arrivée du bateau des sauveteurs. Parce qu'il y avait des gens qui hurlaient que le bateau de sauvetage ne viendrait pas. Notre bateau semblait prêt à se disloquer… Il y avait des bruits : crac, crac… comme s'il allait se casser. C'était juste avant les secours…"

"La chose dont j'ai le plus peur dans la vie, c'est la mer, parce que je ne sais pas nager, confie le rescapé qui est resté six mois en Libye avant de réussir à traverser. En mer, il n'y a pas de corde ou de branche pour se raccrocher, c'est difficile. Mais en même temps, c'est la vie ou la mort pour aller en Europe. Soit on meurt, soit on vit. Je n'avais pas le choix."