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Variant Omicron, relations avec la Russie, énergie… Quels sont les dossiers au programme du sommet du Conseil européen ?

Les dirigeants des 27 Etats-membres de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles, jeudi et vendredi, pour un nouveau sommet européen. La propagation du variant Omicron prédominera dans les échanges.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 5 min
Les dirigeants des 27 Etats-membres et leurs homologues des pays du Partenariat oriental – l'Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan – réunis en sommet à Bruxelles (Belgique), le 15 décembre 2021.  (DURSUN AYDEMIR / ANADOLU AGENCY / AFP)

Les dirigeants des Vingt-Sept se retrouvent à Bruxelles (Belgique), à partir du jeudi 16 décembre, pour leur dernière réunion de l'année, à quelques jours du début de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, au 1er janvier.

Ce sommet sera le premier pour le chancelier allemand Olaf Scholz, son homologue autrichien Karl Nehammer ainsi que la Première ministre suédoise, Madgalena Andersson. Progression du variant Omicron du Covid-19, menace d'un conflit entre la Russie et l'Ukraine, questions migratoires... Quels seront les principaux sujets sur la table jeudi et vendredi ? Franceinfo fait le point.

La montée du variant Omicron

Pendant ce sommet, le Conseil européen "va discuter de la situation épidémiologique actuelle, dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et de l'émergence d'un nouveau variant", prévient l'institution* rassemblant les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, et chargée de l'impulsion des politiques de l'UE. Les dirigeants européens tenteront jeudi d'améliorer leur coordination, face à la reprise épidémique et à la rapide progression du variant Omicron, qui pourrait devenir dominant dans l'UE d'ici mi-janvier.

Mercredi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC)* a jugé "très élevés" les risques du nouveau variant pour la santé publique. L'agence européenne a recommandé des mesures telles que le retour au télétravail ainsi qu'une grande prudence lors des fêtes et voyages de fin d'année. Plusieurs pays européens, comme l'Italie ou la Grèce, ont commencé à restreindre de manière unilatérale les conditions d'entrée sur leur territoire. "Les leaders de l'UE appelleront à la rapide mise en application des nouvelles recommandations du Conseil sur les voyages au sein de l'UE et vers l'UE", prévient le Conseil européen.

L'accélération des campagnes vaccinales sera également au cœur des débats. "Plus que jamais, la vaccination, y compris les troisièmes doses, reste notre meilleur outil pour lutter contre la pandémie", a appuyé le président du Conseil européen, l'ancien Premier ministre belge Charles Michel, dans sa lettre* adressée aux dirigeants des Etats membres. A l'heure actuelle, 67% de la population européenne dispose d'un schéma vaccinal complet. La question de la vaccination obligatoire devrait être abordée, même si le sujet relève du choix de chaque Etat membre.

Les tensions entre la Russie et l'Ukraine

La menace d'un nouveau conflit entre Moscou et Kiev sera une autre dominante de ce sommet, avec l'examen de sanctions supplémentaires en cas d'attaque de la Russie.

La situation dans l'est de l'Ukraine s'est déjà imposée mercredi, lors du sommet organisé à Bruxelles entre les dirigeants des 27 et leurs homologues des pays du Partenariat oriental – l'Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. "Nous avons parlé d'une reprise des négociations avec la Russie pour une solution diplomatique et nous avons discuté de sanctions", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "L'Ukraine ne cède à aucune provocation à la frontière et n'a aucune attitude agressive", a-t-il souligné, avant de se prononcer pour l'adoption de sanctions européennes préventives contre la Russie.

"Des sanctions sont déjà en vigueur et nous sommes prêts à en ajouter d'autres si nécessaire."

Charles Michel, président du Conseil européen

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a précisé qu'"il nous a été demandé de préparer des options et nous avons fait nos devoirs". Ces différentes options, face à l'escalade entre la Russie et l'Ukraine, seront discutées jeudi, a-t-elle assuré. "En cas de nouvelle agression militaire, le coût à payer par la Russie sera très élevé et il y aura des conséquences graves." Néanmoins, la marge de manœuvre de l'UE semble limitée pour certains.

Plus largement, la "boussole stratégique" sera également l'un des thèmes du sommet. Ce Livre blanc sur la défense et la sécurité européenne doit fixer l'état des menaces en Europe, et "les orientations et ambitions" pour y répondre. "Le Conseil européen va proposer des orientations sur ce projet, présenté le 9 novembre", précise l'institution.

Les migrations et la situation en Biélorussie

La question des migrations est aussi inscrite à l'agenda. Les dirigeants veulent la mise en œuvre "sans délai" de plans d'action avec des pays d'origine et de transit des migrants et appellent la Commission à s'assurer que les "financements nécessaires sont mobilisés", selon une version provisoire des conclusions.

"Nous reviendrons également sur la situation en Biélorussie, et sur la meilleure manière de contrer l'attaque hybride lancée par le régime avec une réponse déterminée", a précisé Charles Michel dans sa lettre à l'attention des dirigeants des Vingt-Sept. Il s'agira également d'aborder "toutes les dimensions" de cette crise à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, "dans le respect des droits fondamentaux".

Bruxelles accuse le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, d'avoir organisé des flux migratoires en délivrant des visas pour son pays, puis en acheminant les arrivants aux frontières de la Pologne et, dans une moindre mesure, de la Lituanie. Une manière, pour le dirigeant, de se venger de sanctions occidentales prises contre le régime après la répression d'un mouvement d'opposition, selon l'UE.

L'économie et la hausse des prix de l'énergie

Le débat portera ensuite sur la crise de l'énergie, sur fond d'envolée des prix, même si aucune décision concrète n'est attendue. La réponse à apporter divise les pays : certains Etats membres comme la France et l'Espagne plaident pour une réforme du marché européen de l'électricité, tandis qu'une majorité d'Etats restent réticents, estimant la crise conjoncturelle et jugeant plus efficaces les dispositifs nationaux de soutien aux consommateurs.

Un débat est également attendu avec la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, sur la situation économique en Europe et l'impact possible du variant Omicron sur la reprise.

*Ces liens renvoient vers des pages en anglais.

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