Taxe carbone : un nouveau vote aura lieu le 23 juin
Après le refus des textes sur le paquet climat de la part du Parlement européen, un nouveau vote se tiendra dans quinze jours. Pascal Canfin, député européen et président de la commission environnement est optimiste sur l'issue du scrutin.
Le texte du paquet climat sur la taxe carbone aux frontières a été refusé par le Parlement européen. "Un échec bien évidemment, mais qu'il faut relativiser de deux manières. La première manière c'est que nous allons nous atteler dès demain à un nouveau compromis et nous nous sommes donnés comme objectif de voter les trois textes clés du paquet climat, le fond social pour le climat, le marché du carbone et la taxe carbone aux frontières, le 23 juin. La coalition qui a voté contre aujourd'hui, qui va de l'extrême gauche à l'extrême droite, est une coalition qui nous fait perdre 15 jours et nous voteront, j'en suis certain, le 23 juin le reste du paquet climat", explique Pascal Canfin, député européen et président de la commission environnement.
D’autre part, le parlement a également voté la fin de la vente des voitures thermiques pour 2035. Une décision qui inquiète notamment Marine Le Pen : "Elle veut enfermer les Français dans la dépendance à l'essence et donc au pétrole. Pétrole qui vient de la Russie, de l'Arabie Saoudite et d'autres pays du Golfe. Je pense qu’à la fois pour le climat et pour notre indépendance géopolitique il faut sortir de cette situation où nous sommes totalement pieds et poings liés avec des grandes puissances comme la Russie, à cause de notre dépendance au pétrole. Quand ça déraille, comme aujourd'hui avec la guerre en Ukraine, l'impact sur le pouvoir d'achat des Français est immédiat. La meilleure façon de s'extraire de cette dépendance est de passer à la voiture qui ne roule pas à l'essence".
Prendre un temps d'avance
Concernant cette transition, l’inquiétude grandit aussi chez les salariés concernés. "D’abord on donne un laps de temps qui n'est pas négligeable. 13 ans pour s'adapter à cette transformation importante, à la fois pour les constructeurs automobiles, pour les équipementiers et pour les salariés. Pour les salariés, dans le texte que nous avons voté aujourd'hui, nous avons décidé d’un fond de transition juste pour accompagner la transition sociale. Vous aurez effectivement des emplois qui vont être détruits, par contre vous aurez au même moment des milliers de création s d'emplois dans des entreprises qui vont faire des batteries électriques", souligne Pascal Canfin.
C’est donc l’Europe qui tente ainsi de montrer la marche à suivre aux États-Unis et autres grandes puissances. "Nous sommes les premiers au monde à le faire. Je considère que ce n’est pas seulement notre responsabilité vis-à-vis du changement climatique, mais c'est aussi notre intérêt. Parce que cette transition de l'industrie automobile a lieu partout dans le monde. Les constructeurs comme General Motors, Ford ou Volvo sont en train de passer au 100 % électrique. Donc le fait de prendre un temps en avance, le fait de mettre les moyens industriels pour fabriquer les batteries et les voitures chez nous, ça nous redonne une capacité d'indépendance, de puissance et d'autonomie stratégique", conclut-il.
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