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Soupçons de corruption au Parlement européen : l'eurodéputée Eva Kaili va sortir de prison sous bracelet électronique

L'élue socialiste grecque est soupçonnée d'avoir intercédé en faveur de puissances étrangères, dont le Qatar, dans les décisions du Parlement européen
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié
Temps de lecture : 2 min
L'eurodéputée grecque Eva Kaili au Parlement européen, le 7 décembre 2022. (ERIC VIDAL / EUROPEAN PARLIAMENT)

La justice belge a décidé, mercredi 12 avril, la sortie de prison et la détention à domicile sous bracelet électronique de la vice-présidente déchue du Parlement européen, Eva Kaili, dernière accusée encore détenue dans l'enquête sur des soupçons de corruption au Parlement. "Elle est assignée à domicile en Belgique et mise sous surveillance électronique", a déclaré Antoon Schotsaert, magistrat au parquet fédéral belge, auprès de l'AFP. 

L'élue socialiste grecque "sera libérée probablement vendredi ou au plus tard lundi", a précisé son avocat, Sven Mary, le temps que le bracelet soit placé ce qui requiert aussi un "travail administratif". Eva Kaili est soupçonnée d'avoir intercédé en faveur de puissances étrangères, dont le Qatar, dans les décisions du Parlement européen durant plusieurs années, moyennant des versements d'argent.

"Nous n'en avons pas encore terminé dans cette instruction", a assuré son avocat, qui s'est dit à disposition avec sa cliente pour répondre "à toutes les questions" des enquêteurs. Eva Kaili devrait en revanche se faire discrète auprès des médias. "Mon conseil ne sera pas à ce stade de donner des interviews et de mener un combat dans la presse", a ajouté son conseil. La justice belge avait déjà décidé ces derniers jours de mettre sous bracelet électronique l'eurodéputé belge Marc Tarabella et l'ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri, deux autres suspects clé de l'affaire "Qatargate".

- "Elle crie son innocence" -

"Elle crie depuis quatre mois et demi son innocence. Nous n'en avons pas encore terminé dans cette instruction", a assuré Sven Mary, qui s'est dit à disposition avec sa cliente pour répondre "à toutes les questions" des enquêteurs.

Eva Kaili devrait en revanche se faire discrète auprès des médias. "Mon conseil ne sera pas à ce stade de donner des interviews et de mener un combat dans la presse", a déclaré son défenseur, "il faut lui laisser l'opportunité de retrouver sa famille et plus particulièrement son enfant".

Comme Mme Kaili, Marc Tarabella a toujours clamé son innocence.

Antonio Panzeri a lui accepté de coopérer avec la justice. Ce "repenti" a négocié une peine de prison limitée en échange de l'engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu'il sait du système de corruption, en lien avec le Qatar et le Maroc, qu'il a admis avoir orchestré.

"Nous continuerons à nous battre pour la vérité (...) et cette vérité ne se trouve pas dans la bouche de M. Panzeri, ça c'est une chose certaine", a commenté Sven Mary.

Un quatrième suspect, l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné à résidence le 11 février en Italie. Il conteste devant les tribunaux italiens sa remise à la Belgique en vertu d'un mandat d'arrêt européen. Une audience devant la cour d'appel de Naples sur son extradition vers la Belgique a été renvoyée au 2 mai.

Enfin, l'assistant parlementaire Francesco Giorgi, un proche de M. Panzeri et compagnon de Mme Kaili, avait été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique.

Il faisait partie, comme sa compagne et M. Panzeri, de la première vague d'interpellés, le 9 décembre à Bruxelles, quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d'euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises.

Mme Kaili n'avait pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction avait été constatée en flagrant délit, des "sacs de billets" étant découverts dans son appartement.

Le Qatar et le Maroc ont fermement nié être à l'origine d'une quelconque corruption.

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