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En France, "il y a des raisons structurelles qui font que l'Europe est perçue comme quelque chose de négatif", explique le fondateur d'EuropaNova

En Italie par exemple, l'Europe est considérée comme "un recours" par les jeunes. "Pas en France", démontre Guillaume Klossa.

Article rédigé par franceinfo
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Guillaume Klossa, fondateur du Think tank EuropaNova, le 10 avril 2018. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Le Think Tank EuropeNova et le JDD présentent une nouvelle enquête sur les fiertés nationales et européennes réalisée par l’Ifop qui montre que Les Français sont fiers d’être Français mais plus distants avec l’Europe que leurs voisins allemands et italiens. En France, "il y a des raisons structurelles qui font que l'Europe est perçue comme quelque chose de négatif", explique dimanche 26 décembre Guillaume Klossa, fondateur d'EuropaNova et vice-président d'EuropaNova Deutschland. 

franceinfo : 7 Français sur 10 sont fiers d'être européens alors qu'ils sont 8 sur 10 en Italie et en Allemagne. Comment expliquer cette différence ?

Guillaume Klossa : Je crois qu'il y a une triple exception française. On voit dans les autres États européens que fierté nationale et fierté européenne vont de pair et qu'elles traversent toutes les couches de la population, ce qui n'est pas le cas en France. La deuxième exception c'est que le niveau de fierté européenne chez les jeunes Français est beaucoup moins forte qu'en Allemagne ou en Italie. La troisième c'est que dans ces pays, les sympathisants des partis politique, de la gauche de la gauche jusqu'à la droite modérée, cumulent un niveau très élevé de fierté européenne et d'intégration plus poussée. Ca n'est pas non plus le cas en France.

Même différence sur la question de donner plus de pouvoir à l'Europe, les Français son plus réservés que les Italiens et les Allemands, ça vient d'où ?

Je pense que le système politique joue un rôle majeur.

"La France est le seul pays dans les 27 à avoir un système présidentiel alors que les autres ont des systèmes parlementaires."

Guillaume Klossa, fondateur d'EuropaNova

à franceinfo

L'expérience montre que le système présidentiel polarise l'opinion publique. Si le président s'affiche comme pro-européen et que les oppositions sont fortes, elles auront tendance, de manière structurelle, à s'opposer à l'Europe, parce qu'elles s'opposent au président de la République.

Autre enseignement de cette enquête, c'est l'euroscepticisme dans la jeunesse. L'Europe ne fait plus rêver ?

C'est très paradoxal parce que chez les jeunes, l'absence de perspectives est plus forte en Italie qu'en France. Mais en Italie, on se projette comme européen, l'Europe est un recours, pas en France. Plusieurs études nous permettent d'expliquer cela : l'éducation à l'Europe, la manière dont on parle de l'Europe dans les médias... Il y a des raisons strcturelles qui font que l'Europe est perçue comme quelque chose de négatif.

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