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Une "votation citoyenne" sur l’avenir de la Poste

Cette consultation privée des citoyens, lancée en avant-première en Moselle, s’étend cette semaine à l’ensemble de la France. Les Français sont appelés à donner leur avis sur l’ouverture du capital de la Poste à des fonds privés : une "privatisation rampante" dénoncée par un collectif de partis, syndicats, organisations et associations…
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Devant la Poste principale de Thionville (Moselle) samedi, une urne et deux bulletins : sur le bleu, l’on pouvait lire "Je vote OUI à la privatisation de la Poste", et sur le jaune, "je VOTE non à la privatisation de la Poste".
_ A 16 heures, à l’issue des opérations de vote, 912 personnes avaient voté "NON", et deux "OUI".

Ces "votations citoyennes" lancées il y a un an en Lorraine, s’étendent toute cette semaine à l’ensemble de la France. Elles n’ont évidemment aucune valeur juridique, mais il s’agit d’envoyer "un message au gouvernement pour la tenue d’un référendum d’initiative populaire sur la réforme du statut de la Poste", souligne Gilbert Nucera, l’un des porte-parole du Comité national contre la privatisation de la Poste (CNCPP), qui regroupe 62 partis, syndicats, organisations et associations. Le référendum d’initiative populaire est prévu par la nouvelle Constitution, mais cette disposition ne pourra entrer en vigueur qu’après le vote, prévu dans les prochaines semaines, d’une loi organique qui doit en fixer les modalités.

Pour la "votation citoyenne" de cette semaine, plus de 1.200 points de vote sont déjà constitués et 100 à 200 s’y ajoutent chaque jour dans les bureaux de poste, les mairies des villes et communes rurales, les marchés ou les gares, selon le CNCPP.

“Instrumentalisation des moyens de l'Etat”

En Isère et dans le Gard notamment, des dizaines de référés ont été introduits devant les tribunaux administratifs contre des délibérations de conseils municipaux visant à autoriser ces scrutins. PS et Verts accusent directement le gouvernement de chercher à empêcher ces "votations", dénonçant une "instrumentalisation des moyens de l’Etat au détriment des libertés".

Parallèlement, d’autres actions de sensibilisation sont menées sur le terrain, comme la distribution de ces 200.000 faux timbres où une Marianne juge qu’il "faut être timbré" pour "privatiser la Poste". Quelque 300.000 affiches et 100.000 autocollants ont également été imprimés.

La Poste doit changer de statut le 1er janvier prochain, permettant ainsi l’ouverture de son capital à des fonds privés. Le CNCPP y voit une "privatisation rampante" de l’entreprise publique, que dément formellement le gouvernement.

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