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Une France faible

L’ambition de Marine Le Pen est de retrouver une France forte. Paradoxalement elle a considérablement affaibli la France dans les futures institutions européennes. Démonstration.
Article rédigé par Véronique Auger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Queen Bee Waxing)

Commençons par le Président Hollande. Il dîne demain à Bruxelles avec ses homologues. Au menu : une discussion à propos de la personnalité susceptible de devenir le Président de la Commission européenne et, accessoirement, à propos de l’ensemble des postes à pourvoir au sommet de l’édifice européen.
Il aura en face de lui Angela Merkel, la Chancelière allemande, dont le parti, bien que fragilisé, reste en tête des élections ; Mateo Renzi, le Président du Conseil italien, dont le parti (parti démocrate) a gagné les élections ; Mariano Rajoy, le Président du gouvernement espagnol, dont le parti sort vainqueur même s’il recule.
François Hollande, plombé par l’échec de son parti et par la victoire du Front national, aura du mal à peser sur les négociations.
 
Une fois le nom du Président de la Commission sorti du chapeau des chefs d’état et de gouvernement il devra être validé par le Parlement européen. Là encore la voix de la France s’est considérablement affaiblie. En raison du grand nombre de députés FN et de la stratégie politique de certains partis.
 
Ainsi, le PPE (la droite conservatrice) reste le 1er groupe du Parlement européen. Dans la nouvelle législature l’importance de la délégation française y a chuté. Parce que l’UMP a obtenu moins de sièges et parce que l’UDI a décidé de changer de groupe et de tomber dans les bras des Libéraux, l’ALDE de Guy Verhofstadt. Ce sont les Allemands qui seront les plus nombreux et qui mèneront donc la danse.

Le nombre de sièges allant aux socialistes français a fondu comme peau de chagrin. Ils auront peu de poids au sein du groupe S&D. Les Italiens du Parti démocrate, en revanche, vont apporter un gros bataillon de députés. Entre eux et Martin Schulz, les Français vont se sentir bien à l’étroit.
 
Même constatation chez les Verts. Globalement le groupe maintient ses forces. Pas les Français qui passent de 16 députés à 7 ! Leur voix risque d’être inaudible. Par ailleurs, José Bové n’a pas vraiment fait le poids médiatiquement face à sa co-tête de liste, la jeune allemande Ska Keller. C’est elle qu’on a vu dans tous les débats européens, pas lui.
 
Madame Le Pen, même avec un groupe, ne pèsera pas lourd dans le vote final autour du futur Président de la Commission.
CQFD. Le coq est nu !

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