Une faute de latin dans la devise des pompiers italiens
Les pompiers italiens n'auront sans doute pas de mal à trouver leur ligne de défense. Il leur suffira d'aller la piocher dans le Nouveau testament, sur le mode “Celui qui n'a jamais fait de faute de latin nous jette la première pierre”, et il y a fort à parier qu'ils ne courront pas trop de risques d'être lapidés.
Il n'empêche. On a beau avoir été nombreux à avoir collectionner les “colliers de perles” sous la férule de latinistes parcheminés, ça fait désordre. Désordre parce que c'est une grande institution; désordre parce que c'est une grande institution très aimée; désordre parce que c'est une grande institution très aimée et italienne de surcroît. Où va-t-on si Rome elle-même se met à écorcher très officiellement la langue de Cicéron ?
LE COEUR EST NEUTRE
Où est la faute ? Nous pourrions, chers lecteurs, vous la laisser trouver tout seuls, ça vous ferait un bon exercice après tout. Mais n'ayant pas de quoi pavoiser sur la question, la rédaction de France Info ne va pas se risquer à jouer à la plus maligne et vous propose - dans un même article ! - l'énoncé du problème et sa solution (tous deux “sourcés” AFP, sur qui nous ferons retomber l'opprobre en cas de dénonciation calomnieuse de faute de latin).
_ Le pompiers italiens ont donc écrit sur leurs bannières “Flammas domamus donamus cordem” (“Nous dominons les flammes, nous donnons notre coeur”). Or, selon un professeur du lycée Titi Livio (Tite Live) de Padoue, il aurait fallu écrire : “flammas domamus donamus cor”, car le mot cœur en latin n'est pas masculin, mais neutre. A la rigueur, concède le professeur, la devise aurait pu se terminer par “corda”, “nos cœurs”, à l'accusatif pluriel, mais c'est bien parce qu'il s'agit des pompiers...
Quoiqu'il en soit, la reproduction d'un telle erreur à des milliers d'exemplaires sur des écussons, bannières et oriflammes serait, estime le grammairien, une insulte ambulante à ce corps adulé des Italiens. Le problème, c'est que la chose est peut-être déjà faite, et la correction pourrait coûter des milliers d'euros. Seule consolation, si l'on en croit le film La vie de Brian, des Monty Python, les Romains ne seraient pas trop sévères.
Grégoire Lecalot, avec agences
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