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Tuerie de Liège : la Belgique face à l'"inexplicable"

Emotion et consternation se sont abattues sur la Belgique après l'attaque armée qui a fait au moins quatre morts et plus d'une centaine de blessés mardi à Liège.

Article rédigé par franceinfo
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Le roi des Belges Albert II et son épouse la reine Paola rencontrent le gouverneur de la province de Liège Michel Fore à la suite d'une attaque meurtrière survenue dans le centre de la ville belge, le 13 décembre.   (ERIC LALMAND/AFP)

La Belgique est sous le choc. Mardi 13 décembre à 12h30, un tireur isolé de 33 ans a ouvert le feu et lancé trois grenades sur les passants qui se promenaient sur la place Saint-Lambert, la plus grande de Liège. Au moins cinq personnes, dont le tireur, ont été tuées et plus d'une centaine d'autres blessées. 

Le roi et le gouvernement aux côtés des Belges

A 17 heures, le roi des Belges, Albert II, et son épouse Paola ont rejoint la cellule de crise qui se tenait au Palais provincial de Liège. Le souverain s'y est entretenu avec les principaux représentants des services de secours pendant une heure et quart, rapporte le journal belge 7sur7. 

Il était accompagné d'une importante délégation composée de plusieurs ministres du tout nouveau gouvernement belge. Le Premier ministre, Elio Di Rupo, et la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet, ont donné une conférence de presse pour éclaircir la situation, très confuse tout au long de l'après-midi, des rumeurs d'acte terroriste semant la panique parmi la population.  

"Il n'y a pas de mot pour exprimer cette tragédie", a déclaré le Premier ministre à la presse. "Le choc de la population est compréhensible, mais j'insiste : c'est un acte isolé", a-t-il tenté de rassurer avant de prononcer quelques mots de soutien à l'intention des Liégeois.

En milieu de journée, le président de l'Union européenne et ancien Premier ministre belge, Herman Van Rompuy, s'est adressé à la population dans un message vidéo mis en ligne sur le site du Conseil européen. "Devant l'inexplicable, je reste perplexe, je reste horrifié", déclare-t-il, se disant "complètement bouleversé"

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est dit de son côté "profondément attristé" par la fusillade, dans un message transmis au Premier ministre belge, tandis que le président du Parlement européen, le Polonais Jerzy Buzek, a dénoncé un "acte lâche".

Rumeurs et confusion

Sur les réseaux sociaux mais également sur les sites des médias belges qui ont suivi le drame en direct, les internautes ont fait part de leur consternation. Dans l'après-midi, un évènement Facebook, créé en l'honneur du tireur décédé, Nordine Amrani, a suscité plus de deux mille commentaires indignés. Des rumeurs, sur la présence d'un éventuel second tireur, plus tard démenties, ont ajouté à la confusion.

Les rumeurs "partaient dans tous les sens, raconte une employée de la Fnac de Liège à la télévision publique belge RTBF. 'L'individu est mort', 'il s'est suicidé', 'mais non, c'est un sniper qui l'a abattu', puis 'attention il n'était pas seul, il y en a d'autres', 'il y a des coups de feu place Cathédrale, des blessés place Saint-Paul, des arrestations rue Saint-Gilles', 'les écoles ferment leurs portes', 'les parkings sont interdits d'accès'... Quelle panique, tout était amplifié !", raconte-t-elle.

Des scènes de panique

Quelques minutes après les déflagrations, "le rideau du magasin a directement été fermé et nous sommes restés enfermés avec les clients pendant trois heures. Les policiers couraient partout, on entendait les ambulances, certaines personnes étaient prises de panique", décrit l'employée de la Fnac.

 Arrivée en quelques minutes sur les lieux, "la police a tout barricadé et fait partir les personnes en demandant aux gens de se réfugier à l'intérieur des cafés", relate un cafetier, toujours au micro de la RTBF. Choquée, une boulangère de Liège interrogée par la chaîne RTL-TVI témoigne : "Les gens parlent de coups de feu, de morts, de blessés... On a l'impression que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas possible."

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