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Trois histoires sur la chute du mur de Berlin

Des témoins reviennent sur ce moment historique à l'occasion du 25e anniversaire de l'événement.

Article rédigé par franceinfo
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Des Berlinois déposent des fleurs sur un segment du mur de Berlin, le 9 novembre 2014. (FABRIZIO BENSCH / REUTERS)

C'était il y a 25 ans. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombe. Dans la foulée, cette barrière de béton, qui séparait Berlin-Ouest de Berlin-Est depuis 1961, emporte avec elle la dictature communiste est-allemande. Un quart de siècle plus tard, un million de visiteurs allemands et étrangers sont attendus dimanche 9 novembre pour commémorer cet événement qui a sonné la fin de la Guerre froide et annoncé la Réunification de l'Allemagne et de l'Europe.

Pour l'occasion, de nombreux témoins de ce moment historique ont raconté leurs souvenirs du mur. Francetv info a sélectionné pour vous trois témoignages.

Un couple plus fort que le mur

Eckhard étudie le droit à Berlin-Ouest, en République fédérale allemande. Regina vit de l'autre côté du mur, en République démocratique allemande (RDA). Ils se rencontrent en 1967, à Berlin-Est, lors d'un événement autorisé, raconte ITV News (en anglais). Rapidement, le jeune couple commence à échanger des lettres. 

Mais la Stasi intercepte leur courrier. "J'ai été arrêté un matin et interrogé", raconte la jeune femme. La police politique de RDA lui demande de rompre et la surveille étroitement. Mais il en fallait plus pour dissuader le jeune couple. En 1971, après une tentative avortée de passer le mur, la jeune femme profite d'un voyage en Roumanie pour traverser la frontière avec l'Autriche, cachée dans un coffre de voiture. Regina et Eckhard sont ensemble depuis 42 ans.

Un tunnel sous le mur

En 1964, une trentaine d'étudiants ouest-allemands creusent une galerie sous le mur, le tunnel 57, et permettent à leurs proches restés de l'autre côté de les rejoindre. Peter Schulenburg, qui témoigne dans les colonnes de Ouest France, était l'un d'eux. "Nous avions besoin d'une grande maison pour entreposer la terre extraite, raconte-t-il. Il était hors de question de faire des allées et venues à l'extérieur, on aurait été repérés tout de suite depuis l'autre côté."

La manœuvre est en effet risqué. Les soldats de RDA ont construit des miradors, patrouillent en permanence derrière le mur et disposent même d'un tunnel pour écouter ce qu'il se passe sous la surface. Pour minimiser les risques, les tunneliers observent des règles strictes. "On ne savait que ce qui était nécessaire. On s'appelait par nos prénoms, on ignorait nos noms de famille", témoigne Peter Schulenburg.

Un coup de pioche pour prendre un bout de mur

En 1989, Matthias Fekl avait 12 ans. L'actuel secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, qui a grandi à Berlin-Ouest, raconte au Journal du Dimanche son 9 novembre 1989. "Je me souviens qu'à la télé, un officiel est-allemand annonce la chute du mur de manière tout à fait bureaucratique: 'à partir de ce soir, nous avons donné instruction à tous nos postes de ne plus exiger le formulaire Y pour sortir du pays'", raconte-t-il.

Le 9 novembre, "on est allés avec notre petite pioche prendre un bout du Mur", se souvient le jeune secrétaire d'Etat, qui confesse avoir fait "l'école buissonnière" les jours suivants pour "regarder le Mur tomber dans toute la ville". "De l'autre côté, sans être caricatural, c'était plus gris, plus terne et plus dégradé, raconte-t-il. Le décalage était saisissant".

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