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Travail détaché : "Un grand pas vers l'Europe sociale" pour M. Pénicaud, "dumping social et concurrence déloyale" pour la FGTE-CFDT

La réaction de l'Union fédérale de la route s'est opposée à celle de Muriel Pénicaud, lundi, après le compromis trouvé par les ministres du Travail européens concernant le travail détaché. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un camion photographié le 18 octobre 2017 en Belgique. Image d'illustration.  (MAXPPP)

Les ministres du Travail de l'Union européenne sont parvenus lundi 23 octobre dans la soirée à un accord sur la révision de la directive de 1996 sur les travailleurs détachés. "C'est un grand pas vers l'Europe sociale", a affirmé la ministre française du Travail Muriel Pénicaud, interrogée par franceinfo, après 12 heures de négociations.

"C'est un grand pas vers l'Europe sociale" Muriel Pénicaud, ministre du Travail, à franceinfo.

"Une des grandes satisfactions, c'est qu'il n'y a pas de fracture Est-Ouest, il y a une majorité très large", a-t-elle estimé. La majorité des ministres, réunis à Luxembourg, ont en effet approuvé la proposition française de limiter à 12 mois la durée maximale du détachement, mais avec une dérogation possible pour six mois supplémentaires.

Le transport routier exclu de l'accord

Pour Muriel Pénicaud, cette révision promet à l'Europe "un libre marché", la "protection des salariés", et une "concurrence équitable", au contraire de l'Union fédérale de la route FGTE-CFDT. Le syndicat regrette "amèrement" l'exclusion du transport routier dans cet accord. "On n'est même pas à la moitié du chemin" a estimé sur franceinfo Olivier Ethève, secrétaire général adjoint de l'Union fédérale. 

"Nous demandons depuis longtemps un renforcement de cette directive européenne, parce que les enjeux sont importants", a-t-il rappelé. "Les entreprises, aujourd'hui, pour essayer d'écraser les prix, ont recours à ces travailleurs détachés parce qu'ils sont payés dans leurs pays aux alentours de 200 euros par mois, comme en Bulgarie", a expliqué Olivier Ethève. "On demande que les entreprises de ces pays-là paient leurs cotisations sociales en France. On est dans le cadre d'un dumping social et d'une concurrence déloyale", a dénoncé le syndicaliste.

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