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Suite à la double explosion, samedi, dans un quartier du centre de Stockholm, faisant un mort, l'enquête avance

La piste du kamikaze islamiste se précisait lundi, deux jours après l'attentat raté de Stockholm, les enquêteurs ayant quasiment identifié l'homme tué par l'explosion qu'ils considèrent commel'auteur isolé d'un geste destiné à tuer un maximum de personnes.
Article rédigé par France2.fr
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La police sur les lieux de l'explosion à Stockholm (AFP)

La piste du kamikaze islamiste se précisait lundi, deux jours après l'attentat raté de Stockholm, les enquêteurs ayant quasiment identifié l'homme tué par l'explosion qu'ils considèrent comme
l'auteur isolé d'un geste destiné à tuer un maximum de personnes.

Le kamikaze présumé est-il Taymour Abdelwahab, dont l'identité a été révélée par le site islamiste Choumoukh al-islam ? "Oui, nous avons confirmé son identité à 98%", a répondu le procureur chargé de l'enquête, Tomas Lindstrand. Pour lever définitivement l'incertitude, les enquêteurs attendent les résultats des analyses ADN et l'identification par la famille.

Par ailleurs, le kamikaze présumé aurait "agi seul", mais aurait bénéficié d'aide en amont, selon M. Lindstrand. "Il avait une ceinture d'explosifs, un sac à dos avec une bombe et il portait un objet qui a été comparé à une cocotte minute", a énuméré le procureur. "Où il allait (...) nous ne le savons pas. Il semble que quelque chose se soit produit qui lui a fait commettre une sorte d'erreur qui a provoqué l'explosion d'une partie des bombes qu'il portait et qui l'a tué", a ajouté M. Lindstrand.

La Suède a accepté l'aide du FBI, la police fédérale américaine, qui doit envoyer sept experts artificiers, ont annoncé les services de renseignement suédois (Säpo) chargés de l'enquête pour "crime terroriste".

Un courriel avait annoncé des "actions"
Deux explosions quasi-simultanées et à 200 mètres l'une de l'autre samedi en fin d'après-midi ont fait un mort, l'auteur présumé de l'attentat manqué, et deux blessés. Dix minutes avant les déflagrations, l'agence de presse TT et les services de renseignement Säpo ont reçu un courriel en suédois et en arabe annonçant des "actions" visant "la guerre contre l'Islam" menée par la Suède, notamment en Afghanistan. Il qualifiait aussi de "porc" le caricaturiste suédois Lars Vilks, plusieurs fois menacé de mort pour avoir représenté en chien le prophète Mahomet.

"Je n'ai pas lu dans le détail ce courriel, mais ce que je sais c'est qu'il (l'auteur) n'était pas content de la Suède", a ajouté le responsable de la Säpo. "Nous avons des forces militaires dans d'autres pays et il y a eu de mauvaises choses de dites sur le prophète (Mahomet) etc...", a-t-il encore précisé en se référant au courriel.

La Suède, traditionnellement neutre et jusqu'à présent épargnée par le terrorisme, maintient actuellement environ 500 soldats en Afghanistan, mais le mandat de cette force doit s'arrêter au 1er janvier 2011 et doit être renouvelé par le Parlement.

Conférence de presse du 1er ministre
Le Premier ministre Fredrik Reinfeldt a qualifié dimanche ces événements de "ni souhaités ni acceptables" dans une société ouverte comme la Suède et il a mis en garde contre des conclusions trop hâtives.

Trois choses se sont produites samedi soir, a déclaré le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse: "une voiture a explosé, à proximité et presque au même moment un homme est mort et la Säpo et TT (les services de renseignement et l'agence de presse suédoise) ont reçu des informations comportant des menaces contre la Suède". "Il n'y a pas de confirmation que ces trois événements soient liés entre eux", a souligné M. Reinfeldt dans sa première réaction publique.

Mais dès samedi soir le ministre des Affaires étrangères Carl Bildt avait qualifié la double explosion d'"attaque terroriste". "Une tentative très inquiétante d'attaque terroriste dans un quartier animé du centre de Stockholm. A échoué - mais aurait pu être vraiment catastrophique", écrivait-il sur Twitter.

L'identité de l'auteur présumé de l'attentat manqué n'a pas été révélée mais, selon un témoignage recueilli par le quotidien Dagens Nyheter et publié sur son site, l'homme retrouvé mort, âgé de 25 ou 26 ans, était grièvement blessé à l'abdomen, allongé sur le dos, le visage recouvert d'un keffieh.

"Quand je suis arrivé, sa poitrine a quelque peu bougé mais son coeur ne battait plus", raconte Pascal Moulas, un secouriste formé aux premiers secours qui regagnait son domicile lorsqu'il a entendu les explosions."J'ai retiré le foulard palestinien qui recouvrait son visage pour l'aider à respirer et j'ai essayé de le ranimer avec des massages cardiaques mais il était trop tard", dit-il. Il précise qu'un tube métallique long de deux mètres et un sac rouge large de trente centimètres se trouvaient sur le sol à quelques mètres du corps.

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