Sommet européen : Paris et Berlin seuls contre tous
Tout le monde est d'accord sur la nécessité à l'avenir de durcir la
discipline budgétaire commune des pays de l'Union monétaire, afin de tirer les leçons de la crise grecque qui a failli emporter l'euro. Les chefs d'Etat et de gouvernement devraient donc adopter un plan d'action, à l'issue du sommet européen, demain. De nouvelles sanctions contre les pays laxistes devraient être décidées, ainsi qu'une surveillance renforcée des choix économiques
nationaux. Jusque là, le consensus règne.
Mais la zone euro voudrait aussi se doter d'un Fonds de soutien permanent pour les pays en difficulté, afin de rassurer les marchés. C'est là que les problèmes commencent : l'Allemagne, soutenue par la France, exige pour ce faire de changer le
traité de Lisbonne, dont l'encre est encore à peine sèche. Elle redoute sinon un blocage de sa Cour constitutionnelle, car actuellement un pays européen ne peut être sauvé de la banqueroute par ses partenaires.
Mais l'idée de se lancer à nouveau dans une révision à haut risque du traité de Lisbonne, procédure requérant le soutien unanime des 27 pays de l'UE, suscite de fortes résistances... Et l'insistance de Paris et Berlin est vécue par beaucoup comme un "diktat".
Face à l'insistance de Berlin, un compromis semble se dessiner autour d'une
révision minime du traité, ne nécessitant pas de référendums populaires. Le
président de l'UE devrait se voir chargé de trouver le meilleur moyen de
procéder d'ici au printemps prochain, selon des diplomates.
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