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Slovaquie: un sommet à Bratislava pour relancer l'Europe en crise
Pour la première fois depuis le Brexit, un sommet européen se tient sans le Royaume-Uni. A Bratislava, en Slovaquie, les 27 membres de l’Union veulent réenchanter le rêve européen. Pourtant les rivalités entre pays se multiplient. Dernière péripétie en date, la violente charge du ministre des affaires étrangères luxembourgeois qui veut exclure la Hongrie du fait de sa politique migratoire.
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Le chef de la diplomatie luxembourgeoise n’y va pas par quatre chemins. Pour Jean Asselborn, la Hongrie doit être exclue de l’Union, pour violation de ses valeurs démocratiques fondamentales. «Quiconque, comme la Hongrie, érige des barrières contre les réfugiés de guerre ou entrave la liberté de la presse et l'indépendance du système judiciaire, devrait être temporairement, ou si nécessaire de manière permanente, exclu de l'UE», a précisé le ministre.
En théorie, cette exclusion est possible, sous condition d’un vote de la totalité des Etats membres. Cette unanimité rend, de fait, quasi impossible cette sanction suprême. D’ailleurs, Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères s’est empressé de calmer le jeu. «Je peux comprendre que certains, en voyant la Hongrie, s’impatientent.» Mais il a ajouté: «Ce n'est pas ma position personnelle de mettre un Etat membre européen à la porte.»
Les provocations de Victor Orban
La réplique hongroise n’a en tout cas pas tardé. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a vertement critiqué son homologue luxembourgeois. «C'est un homme frustré et arrogant. Il parle d'exclure la Hongrie de l'UE, mais il s'est lui-même exclu du cercle des politiciens sérieux.» Et d’ajouter: «Les Hongrois ont le droit d'exprimer leur opinion et de décider avec qui ils veulent vivre et avec qui ils ne veulent pas vivre.»
Ce n’est pas la première fois que la politique de Victor Orban est critiquée par les Européens. Mais le référendum prévu le 2 octobre est vécu comme une ultime provocation. Cette consultation concerne le quota de réfugiés que la Commission européenne envisage d’imposer aux Etats membres. Orban demande au pays s’il est prêt à se faire imposer un accueil d’immigrés.
Second souffle
Mais la crise avec la Hongrie est un peu l’arbre qui cache la forêt des turbulences européennes. Le départ du Royaume-Uni a précipité la crise. Charles Michel, le Premier ministre belge, pose clairement le problème. «Le but du sommet de Bratislava est de donner un nouvel élan, qui est urgent et nécessaire, au projet européen». Il dénonce une Europe qui s’est éloignée des préoccupations des citoyens.
Les derniers venus au sein de l’Union ne disent pas autre chose. Pour la Première ministre polonaise, Beata Szydlo, les fonctionnaires européens ne doivent pas s’opposer au changement. En clair, la bureaucratie de la Comission européenne ne doit pas donner le tempo. Pour elle, les peuples doivent être maîtres de ces changements. On peut craindre que ces demandes soient particulièrement xénophobes: fermeture des frontières et limitation de l’immigration. Or, la plupart des pays de l’Est partagent cette peur de «l’invasion», reprochant aux riches de l’Ouest de les laisser se débrouiller avec cette vague migratoire.
Le plombier polonais qui fâche
L’autre sujet qui fâche et qui divise concerne bien sûr le dumping économique. Cette fois, c’est l’Ouest qui accuse. Le fameux plombier polonais a travaillé un peu partout ! On le rend même responsable du vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni.
Or, à la demande notamment de l’Allemagne et de la France, la Commission européenne planche sur la question des travailleurs détachés (lien payant). Un durcissement des procédures, notamment sur les salaires, devrait rendre le recours à un travailleur détaché financièrement moins intéressant.
Evidemment, les pays d’Europe de l’Est principaux fournisseurs de travailleurs détachés se cabrent, accusant les pays riches de vouloir supprimer une mesure de rééquilibrage économique au sein de l’Europe.
Les causes de fâcherie ne manquent pas entre membres de l'Union. Difficile dans ce cas d'imaginer un projet commun fédérateur...
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