Slovaquie: le premier ministre Robert Fico face au défi de la croissance
Robert Fico, 47 ans, est un ancien communiste qui a exercé le pouvoir entre 2006 et 2010 avec une coalition comprenant des nationalistes et des populistes, avant un intermède libéral de vingt mois.
Programme social
Le leader du parti social-démocrate (Smer-SD) a fait campagne pour la défense des avantages sociaux et des bas revenus. Il compte relever les impôts des particuliers de 19% à 25% pour les salaires de plus de 33.000 euros par an et porter de 19% à 22% les impôts des sociétés faisant de forts profits. Selon l'analyste libéral Vladimir Vano, le projet fiscal du gouvernement "ne serait pas un bon signal pour les investisseurs... alors que le pays a besoin de nouveaux emplois".
Victoire historique aux législatives pour les sociaux-démocrates
Euronews, le 11mars 2012
Des investisseurs choyés
La bonne santé économique de la Slovaquie, pays de 5,4 millions d’habitants, est liée à l'arrivée de firmes automobiles et électronique étrangères. De ce fait, Bratislava est tributaire de la croissance dans les autres pays, notamment l’Allemagne. Pour attirer ces investisseurs, la Slovaquie a dérégularisé le marché de l’emploi : le code du travail est très favorable aux entreprises qui emploient et licencient les salariés en fonction selon leurs seules convenances.
Le taux de chômage n'en est pas moins remonté, en 2012, au niveau de 2004, avant le boom économique (croissance de 10% en 2007), soit 13,69% de la population. Le niveau de pauvreté est élevé dans certains régions du pays. La cause : une très importante pression sur les salaires alors que l’inflation affaiblit le pouvoir d’achat.
Faire repartir l’économie
Affichant une solidarité "nettement pro-européenne", Robert Fico entend ramener le déficit public à 3% en 2013. La Slovaquie prévoit une croissance de 1,1% en 2012, le taux le plus élevé de la zone euro après l'Estonie.
Autre dossier auquel il lui faudra s’atteler: la corruption. Le précédent gouvernement de la chrétienne-démocrate Iveta Radicova étant tombé à cause d’informations provenant des services secrets selon lesquels des contacts étroits existaient entre le premier groupe financier du pays et de hauts fonctionnaires et des responsables politiques.
La situation précaire des minorités
Les autres dossiers importants ont trait aux problèmes des minorités. Les Slovaques d’origine hongroise représentent quelque 10% de la population. En 2009, une loi adoptée par le parlement slovaque a interdit l’usage oral et écrit des langues minoritaires dans les administrations. Elle est «difficile à appliquer», indique l'analyste Grigorij Meseznikov de l'Institut des Affaires publiques de Bratislava.
Conséquences, les relations slovaco-hongroises traversent une zone de turbulence. Après que le premier ministre hongrois Viktor Orban eut affirmé en 2010 donner la nationalité hongroise aux minorités vivant chez ses voisins, dont notamment en Slovaquie, Robert Fico avait qualifié la «Hongrie de pays extrémiste qui exporte sa peste brune». Depuis, les tensions se sont apaisées.
Autre minorité présente en Hongrie, les Roms. Après l’ère socialiste, ils ont reçus des appartements, mais leur situation ne s’est pas améliorée, estime Global Voices. Les Roms, qui seraient entre 90.000 et 350.000, rencontrent toujours nombre de difficultés pour que leurs droits soient reconnus. Une situation qui commence au niveau de la scolarité, selon Amnesty.
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