Scandale alimentaire : où en est l'Europe ?
Ce scandale révèle une fraude «généralisée» aux ramifications internationales qui a éclaboussé de nombreux pays européens, comme le montre Laurence Girard dans Le Monde.
Si The Economist évoque une chaîne d’approvisionnement alambiquée dans cette affaire, le journal conteste que la chaîne alimentaire ne soit plus protégée. Il estime que des fraudeurs ont su profiter des failles.
Et ce, alors même que l'Union européenne possède une stratégie alimentaire qui couvre la sécurité et l’hygiène des aliments, leur traçabilité au-delà de ses frontières, avec des normes strictes en matière de produits importés. Cette stratégie repose sur une législation, des avis d’experts et des contrôles mis en place par un réseau d’institutions dans toute l’Europe.
Peu après que le scandale a éclaté, Bruxelles a dû mettre en branle un plan d’action et des mesures d’urgence, comme le détaille RFI. Notamment des contrôles et des tests renforcés sur les produits concernés. Pour ce faire, l’UE a fait appel à Europol, l’office européen de la police criminelle pour coordonner l’enquête.
Mais cela suffira-t-il pour éviter d’autres scandales alimentaires ?
Force est de constater que cette fraude alimente la méfiance du public sur l'étiquetage des produits cuisinés, notamment. Et que Bruxelles n’y répond que partiellement, dénonce Alain Bazot sur son blog. Pour le président d’UFC-Que Choisir, l’Union européenne ne met pas suffisamment l’accent sur l’information aux consommateurs. Une faille dans le système, selon lui.
Et qu’en est-il en France, alors que François Hollande a demandé un «étiquetage obligatoire» à l’échelle de l’UE, lors de sa visite au salon de l’agriculture analysée par FrancetvInfo ? Les syndicats de la Répression des fraudes (DGCCRF), qui dépend de Bercy, ont estimé ne plus pouvoir assurer «aux citoyens la protection économique en matière de consommation qu'ils sont en droit d'attendre». Cette affaire, disent-ils est le signe de «l'échec» de la réorganisation de leurs services, comme annoncée fin 2009 dans Les Echos.
Pourtant, alors que deux enquêtes, judiciaire et sanitaire, sont en cours dans l'Hexagone, la DGCCRF mène d'autres investigations dans la grande distribution, à la recherche d'autres circuits d'approvisionnement frauduleux.
Le 25 février 2013, la société Spanghero, en première ligne dans le scandale, n’avait toujours pas retrouvé son agrément sanitaire, après 15 jours de contrôle sur 90% de ses stocks. Elle a dans la foulée décidé de cesser son activité de négoce, comme l’a précisé Ladépêche.fr.
S’il existe, selon une info Europe1, un risque «mineur pour la santé» après la découverte de carcasses infectées par un produit prohibé... à quelque chose, malheur est bon : en effet, La boucherie chevaline (a été) dopée au scandale, comme l’a montré Guillaume Gendron dans Libération.
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