Cet article date de plus de sept ans.

Roumanie : la population poursuit sa mobilisation contre "un gouvernement de voleurs"

Malgré le retrait d'un décret controversé sur la corruption, un huitième rassemblement s'est tenu à Bucarest dans la nuit de lundi à mardi pour exiger la démission du gouvernement roumain.

Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
À Bucarest (Roumanie), le 6 février 2017, manifestation demandant la démission du gouvernement (DANIEL MIHAILESCU / AFP)

"On en a marre d’eux ! Nous voulons qu’ils soient remplacés !" Le corps frêle enveloppé dans un grand manteau, la tête dissimulée sous un énorme bonnet, c'est la huitième nuit consécutive que Hanka passe à manifester sur la place de la Victoire à Bucarest. Comme elle, des dizaines de milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 février pour demander la démission du gouvernement social-démocrate roumain. "Un gouvernement de voleurs", précise Hanka.

Face au mouvement de colère le plus important en Roumanie depuis la révolution de 1989 et la fin de la dictature communiste, le gouvernement socialiste a pourtant reculé. Le week-end dernier, le décret controversé visant à supprimer les poursuites judiciaires pour certains faits de corruption a été retiré. Il aurait permis à de nombreux responsables de l’État roumain d’éviter la prison.

Le premier ministre refuse de démissionner

La reculade n'a pas suffi à calmer la colère de la population excédée par la corruption qui gangrène le pays. Dans le froid extrême de la place de la Victoire, les Roumains racontent devoir se plier chaque jour à un racket institutionnalisé, qu'il s'agisse d'obtenir une place à l’école ou un simple papier administratif. Sans compter ces investissements inutiles, uniquement destinés, selon eux, à enrichir une petite oligarchie qui abuse du clientélisme dans les provinces moins développées, et parvient toujours se faire réélire.

En 1989, Hanka était déjà descendue dans la rue pour la chute du dictateur Nicolae Ceaușescu. "Des moments formidables, se souvient-elle. Malheureusement, ils ont tout gâché... Aujourd'hui nous sommes libres. Libres de voyager à l’étranger. Mais ça ne suffit pas."

Nous avons été trahis

Hanka, manifestante roumaine

à franceinfo

Hanka en est convaincue : "Quelque chose va finir par se produire". Quelque chose... mais quoi ? Le premier ministre social-démocrate Sorin Grindeanu refuse de démissionner. Le gouvernement prépare un nouveau projet de loi pénale. Sur la place de la Victoire, Hanka le dit : elle restera jusqu’au bout.

Reportage de Claude Guibal à Bucarest, où la population poursuit sa mobilisation contre le gouvernement

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.