Réunification: 1.300 milliards d'Ouest en Est
1.300 milliards d'euros ont été transférés de l'Ouest vers l'Est de l'Allemagne depuis la chute du Mur il y a 20 ans1.300 milliards d'euros ont été transférés de l'Ouest vers l'Est de l'Allemagne depuis la chute du Mur il y a 20 ans Ils ont servi à financer la modernisation de l'ex-RDA, selon l'Institut de recherche économique de Halle publiée dimanche dans Welt am Sonntag. Les 2/3 concernent des prestations sociales.
"Nous avons été surpris par le fait que les transferts, ces dernières années, n'ont pas baissé: ils ont augmenté", a dit le directeur de l'institut, Ulrich Blum.
Un autre économiste, le directeur de l'institut de recherche IW Michael Hüther, a estimé cette semaine que l'ex-RDA n'aurait bientôt plus besoin d'être sous perfusion financière, mais qu'elle devait abandonner l'utopie d'un rattrapage économique total de l'Allemagne de l'Ouest. Le taux de chômage dans les "nouveaux Länder", les Etats régionaux de l'ex-RDA, est près de deux fois supérieur à celui de l'Ouest.
Autre son de cloche pour le nouveau ministre de l'Intérieur, chargé de la "reconstruction de l'Est". Selon Thomas de Maizière, l'ex-RDA devrait avoir rattrapé d'ici dix ans son retard économique vis-à-vis de l'Ouest du pays. "En 2019, d'un point de vue économique, les régions de l'Est seront sensiblement au même niveau que la moyenne des régions de l'Ouest", a-t-il dit dimanche au journal populaire Bild am Sonntag.
Et de conclure: "Bien sûr, il y a eu un retard économique dramatique de l'Est (...) mais aujourd'hui il n'y a plus aucune raison de se sentir inférieur", a ajouté le ministre qui a grandi à l'Ouest avant de venir s'installer à l'Est juste après la chute du Mur, et dont le cousin Lothar de Maizière fut le dernier dirigeant de la RDA, avant la Réunification.
De son côté le ministre des Transports Peter Ramsauer a estimé qu'après 20 ans d'efforts pour aider l'Est du pays, il était désormais nécessaire d'investir à nouveau à l'Ouest. Les investissements dans les infrastructures à l'Ouest ont été "négligés ces deux dernières décennies, par solidarité avec les nouveaux Länder. Pendant longtemps, c'était tout à fait normal. Mais le temps est venu combler les différences", a dit M.Ramsauer au journal dominical Welt am Sonntag.
Un nombre non négligeable d'Allemands reste, 20 ans après, mécontent des changements intervenus. Selon un sondage à paraître lundi dans le journal régional Leipziger Volkszeitung, 79% des Allemands déclarent que la chute du Mur fut un événement heureux. Mais 12% (13% à l'Est et 12% à l'Ouest) pensent que le Mur devrait être reconstruit, selon cette enquête réalisée fin octobre auprès de 1.008 personnes par l'Institut für Markforschung de Leipzig.
Interrogé dimanche par l'AFP, le sociologue Frithjof Hager, de l'Université libre de Berlin, a rappelé que l'unité allemande mettra du temps à s'installer dans les esprits. "Bien sûr, il y a aujourd'hui ce qu'on appelle l'unité politique, c'est évident, mais est-ce qu'il y a une unité sociale? Une unité économique? Une unité culturelle? Je ne le crois pas", a-t-il dit.
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