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Premiers renvois de migrants de la Grèce vers la Turquie

C'est la conséquence de l'accord entre l'Union européenne et Ankara, signé le 18 mars. Il prévoit le renvoi en Turquie de tous les migrants arrivés en Grèce illégalement depuis le 20 mars. En échange, l'Europe s'engage à accueillir sur son sol un réfugié syrien qui aura fait une demande d'asile en bonne et due forme depuis la Turquie.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les premiers bateaux de migrants ont quitté la Grèce pour la Turquie lundi matin, comme le prévoit l'accord européen conclu avec Ankara © REUTERS/Giorgos Moutafis)

L'objectif annoncé de l'accord qui entre en vigueur ce lundi est de décourager les migrants de traverser la mer Egée au péril de leur vie et de les encourager à entrer légalement en Europe, même si la voie est très étroite. Il n'y aura en effet que 72.000 installations de Syriens en Europe pour des centaines de milliers de candidats, sachant aussi qu'il y a déjà 2,7 millions de réfugiés syriens en Turquie.

 

La Commission a mis en place ce qui pouvait l’être. Tout est quasiment prêt pour les premiers retours mais il manque du personnel, venant des pays de l’UE, pour enregistrer les demandes d’asile. "La Commission européenne a estimé qu’il fallait 4.000 personnes en plus pour pouvoir mettre en œuvre cet accord, ce qui comprend 1.500 personnes des autorités grecques et 2.500 experts des autres Etats membres. La moitié est prête à être déployée ", explique Natasha Bertaud, porte-parole de la Commission européenne.

Confusion en Grèce

L'Union européenne fait pression sur la Grèce pour qu'elle renvoie 500 migrants dès ce lundi. Mais à Athènes on est beaucoup plus flou. Le service grec de coordination de la politique migratoire nous explique : "Rien n'est encore prêt. On va sûrement renvoyer quelques migrants aujourd'hui, ceux qui n'ont pas fait de demande d'asile, mais ils ne sont pas très nombreux".  Ces renvois nous dit-on aussi se feront par bateau à partir des îles grecques de Lesbos et de Chios avec du personnel Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes.

 

 

A Athènes, le reportage de Géraldine Hallot

Mais la tension  est vive  car  les réfugiés et  migrants économiques ne veulent pas  quitter  la Grèce  pour  la Turquie. Des mouvements  de  résistance s'organisent un peu partout, au Pirée,  au camp d'Idomeni et surtout  dans  les îles où sont  regroupés les migrants qui doivent quitter la Grèce. A Chios, par exemple, trois personnes ont été blessées dimanche lors d'affrontements.

A Chios, la correspondance d'Angélique Kourounis

La Turquie, et après ?...

Côté turc, le gouvernement assure que tout est prêt pour accueillir les premiers réfugiés "réadmis" depuis la Grèce. On parle ainsi de 500 personnes qui pourront être prises en charge dès ce lundi, alors que les premiers bateaux sont attendus en milieu de matinée, à Cesme, face à l'île grecque de Chios, mais surtout à Dikili, une petite ville face à l'île de Lesbos.

 

En revanche, les autorités turques communiquent très peu sur la suite du parcours de ces réfugiés lorsqu'ils mettront le pied en Turquie. Ils devraient être d'abord enregistrés, puis répartis dans des camps. Or, les médias turcs ont ces derniers jours montrés des images des lieux supposés accueillir ces réfugiés, des lieux qui ne semblent pas prêts à recevoir des centaines, voire des milliers de personnes

A Istanbul, les précisions d’Alexandre Billette

► A lire aussi | "Cet accord suppose que la Turquie est un pays sûr pour les réfugiés" (Jean-François Dubost, Amnesty International)

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