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Pologne: l'Eglise catholique bataille pour l'interdiction totale de l'avortement
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Varsovie, le 3 avril 2016, contre le projet de loi visant à interdire totalement l’avortement. Au même moment, cette proposition, déposée au Parlement par plusieurs organisations pro-vie, a reçu le soutien de l’Eglise catholique polonaise. Une initiative encouragée par l'arrivée au pouvoir des conservateurs du PiS mais qui embarrasse son président.
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«Talibans»: c'est ainsi que les manifestants ont qualifié les partisans du projet d'interdiction totale de l'avortement sur certaines pancartes. Sur d'autres, on pouvait lire «Make love not PiS» (le mot «peace» étant remplacé par le sigle du parti ultra-conservateur Droit et Justice au pouvoir, NDLR). Plusieurs milliers de citoyens polonais s'étaient rassemblés devant le Parlement à l'appel du parti de gauche Razem (Ensemble), pour dire non au durcissement d'une loi déjà considérée comme l'une des plus restrictives d'Europe.
La proposition de loi, lancée par l’institut juridique catholique Ordo Iuris, prévoit d'autoriser une IVG seulement si elle est indispensable à la survie de la mère. Et de porter la peine encourue par le médecin pratiquant à cinq ans de prison contre deux actuellement.
Cette initiative des organisations anti-IVG et de l'épiscopat polonais doit encore recueillir au moins 100.000 signatures pour être examinée par le Parlement. Seules quelques centaines d'avortements sont officiellement pratiqués chaque année dans le pays mais les associations de défense de l'IVG dénoncent la multitude d'avortements clandestins.
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— HuffPost Québec (@HuffPostQuebec) April 3, 2016
Les manifestants de Varsovie ont ainsi brandi des cintres symbolisant ces IVG pratiquées en cachette. «Même les lois sur l'avortement en Iran sont plus libérales que cette proposition, c'est la raison pour laquelle nous devons protester», a déclaré à l'AFP une manifestante, Marta Nowak.
Loi déjà très restrictive
Déjà très restrictive, la loi en vigueur depuis 1993 n'autorise l'IVG que dans trois cas: lorsque la vie ou la santé de la mère est menacée, en cas de pathologie grave et irréversible chez l'embryon, et lors d'une grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste. Cette loi était considérée à l'époque comme «un compromis» entre l'Eglise et l'Etat.
Si la dernière mesure était adoptée, le PiS, au pouvoir depuis novembre 2015, s'exposerait à de fortes protestations. Cette question sensible divise la population: seuls 30% des Polonais sont favorables à un durcissement de la loi, selon les sondages. En cas de rejet du projet de loi, les conservateurs du PiS essuieraient la fronde des milieux ecclésiastiques. La voie est étroite pour les autorités du pays.
Les députés du Pis invités à voter «selon leur conscience»
Voulant éviter une bataille idéologique qui affaiblirait la majorité, le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, avait cherché à convaincre le président de l'épiscopat, l'archevêque Stanislaw Gadecki, qu'un tel débat public serait risqué et pourrait même conduire à la chute du gouvernement de Beata Szydlo. Favorable à l'interdiction totale de l'avortement, la Première ministre a souligné qu'elle laisserait les députés du parti voter «selon leur conscience».
Entre 100.000 et 150.000 Polonaises auraient recours à une IVG chaque année, selon les estimations des organisations féministes. Pour se faire avorter clandestinement, elles vont soit en Allemagne, en Slovaquie, en Autriche ou bien restent en Pologne. Dans ce pays de 38 millions d'habitants, le nombre des avortements autorisés oscille entre 700 et 1.800 par an, selon l'AFP.
Profitant de l'arrivée au pouvoir de PiS, les organisations pro-vie bataillent aussi pour la suppression du financement par l'Etat de la fécondation in vitro. La mesure devrait être appliquée en juillet 2016. Elles luttent également contre «la pilule du lendemain», un contraceptif d'urgence en vente libre qu'elles considèrent comme abortif.
A noter que la Pologne connaît un taux de fécondité particulièrement bas (1,33 enfant par femme en 2015) et fait face à un exode de la jeunesse.
Si la dernière mesure était adoptée, le PiS, au pouvoir depuis novembre 2015, s'exposerait à de fortes protestations. Cette question sensible divise la population: seuls 30% des Polonais sont favorables à un durcissement de la loi, selon les sondages. En cas de rejet du projet de loi, les conservateurs du PiS essuieraient la fronde des milieux ecclésiastiques. La voie est étroite pour les autorités du pays.
Les députés du Pis invités à voter «selon leur conscience»
Voulant éviter une bataille idéologique qui affaiblirait la majorité, le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, avait cherché à convaincre le président de l'épiscopat, l'archevêque Stanislaw Gadecki, qu'un tel débat public serait risqué et pourrait même conduire à la chute du gouvernement de Beata Szydlo. Favorable à l'interdiction totale de l'avortement, la Première ministre a souligné qu'elle laisserait les députés du parti voter «selon leur conscience».
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— L'important (@Limportant_fr) April 2, 2016
Entre 100.000 et 150.000 Polonaises auraient recours à une IVG chaque année, selon les estimations des organisations féministes. Pour se faire avorter clandestinement, elles vont soit en Allemagne, en Slovaquie, en Autriche ou bien restent en Pologne. Dans ce pays de 38 millions d'habitants, le nombre des avortements autorisés oscille entre 700 et 1.800 par an, selon l'AFP.
Profitant de l'arrivée au pouvoir de PiS, les organisations pro-vie bataillent aussi pour la suppression du financement par l'Etat de la fécondation in vitro. La mesure devrait être appliquée en juillet 2016. Elles luttent également contre «la pilule du lendemain», un contraceptif d'urgence en vente libre qu'elles considèrent comme abortif.
A noter que la Pologne connaît un taux de fécondité particulièrement bas (1,33 enfant par femme en 2015) et fait face à un exode de la jeunesse.
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