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Philae : un grand succès et quelques soucis

Le robot Philae a atterri sur la comète "Tchouri". Il envoie des signaux que la sonde Rosetta capte. Mais des doutes subsistent tout de même : s’est-il bien posé ? Dans le bon sens ? Est-il ancré dans la comète ?
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Un selfie de la sonde Rosetta devant la comète Tchourioumov-Guérassimenko © ESA)

L’excellente nouvelle : Philae s’est posé sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Et a priori, au bon endroit. Une première. Le petit robot a envoyé des images de sa descente, ce qui permet aux ingénieurs de l’Agence spatiale européenne (ESA) de penser qu’il a atterri près de l’endroit qu’ils avaient calculé. La dernière image montre un sol plat avec peu de rochers, donc une zone favorable pour travailler. Mais tout n'est pas parfait, et les ingénieurs ont, ce mercredi soir, certains doutes.

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Problème d'ancrage

La moins bonne nouvelle : l’ancrage. Sur la comète "Tchouri", il y a très peu de gravité, donc il faut absolument plaquer Philae au sol. Le robot pèse 100 kilos mais à l’échelle de la comète, cela représente un gramme. Pour l’ancrer à la surface, l’ESA a intégré des harpons qui devaient arrimer fortement le robot. Problème, les harpons ne se sont pas déclenchés.

Fernando Doblas, directeur de communication à l'ESA, explique que les harpons de Philae ne se sont pas cramponnés
Philae est actuellement fixé à la surface uniquement grâce à de petites vis qui sont sous ses pieds. Comme le robot l’a tweeté, les techniciens sont en train de travailler sur ce problème. Ils vont sûrement, dans les heures qui viennent, voir s’il n’est pas possible de relancer le système de harpons.  

 

Ces vis "ne vont pas accrocher très fort " Philae, prévient Francis Rocard, responsable du programme Rosetta, elles "ne peuvent pas éviter le rebond et le système anti-rebond n’a pas été activé donc il y a tout de même des inquiétudes ". Lors d’un dernier point, l’ESA a indiqué que "Philae a pu rebondir au moment de l'impact de l'atterrissage et a peut-être tourné sur lui-même ".

"On est posé, on communique mais pas très bien, donc il y a encore des incertitudes à lever" (Francis Rocard, responsable du programme Rosetta)

"Si Philae est sur le flanc, la mission est très compromise" (Francis Rocard, responsable du programme Rosetta)

Inquiétude sur la caméra et les panneaux solaires

Deuxième interrogation : la caméra embarquée sur Philea. Elle devait donner des images 3D de l’environnement dans lequel le robot s’est posé. L'ESA n'a pas reçu de données de cette caméra. Y’a-t-il un problème sur la caméra ? Un problème sur le logiciel qui traite les images ? Pour l’instant pas de réponse. L’ESA a perdu la liaison radio un peu après 20h, soit plus tôt que prévu. Rosetta est passé sous l'horizon, il n'y aura donc plus de contact avec Philae avant quelques heures.

Dernière inquiétude : les panneaux solaires. Selon les informations recueillies par France Info, l’un des deux ne serait pas parfaitement orienté. Au fil du temps, les batteries pourraient se décharger puisque Philae n’a une autonomie de batterie que de 60 heures. Sur ce point-là, Francis Rocard, responsable du programme Rosetta, précise simplement qu’il faut vérifier quel panneau est à l’ombre, "si c’est le panneau supérieur, là c’est plus inquiétant parce qu’il doit être ensoleillé. Si il ne l’est pas, cela veut dire qu’on n’est pas posé sur le train d’atterrissage mais sur le flanc. Et si on n’est sur le flanc, la mission est très compromise ".

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