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Un photographe de mode hongrois choque en imitant le "style" des migrants

Il a suscité l'indignation des internautes après avoir posté ses clichés sur Twitter, lundi. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Une famille de migrants à Gevgelija (Macédoine), le 7 octobre 2015. (ROBERT ATANASOVSKI / AFP)

La mode s'inspire de la rue, mais peut-elle s'inspirer d'un sujet d'actualité aussi complexe et difficile que la crise des migrants ? Le photographe hongrois Norbert Baska estime que oui. Lundi 5 octobre, il a publié sur Twitter sa série de photos intitulée "Der Migrant", dans laquelle il a fait poser ses modèles dans des situations évoquant la vie sur la route des réfugiés qui quittent leur pays pour tenter de rejoindre l'Europe. 

Une top model trainée au sol par un policier, en train de manger un sandwich devant des barbelés, de prendre un selfie dénudée... En Hongrie, l'un des pays les plus concernés par l'afflux de migrants, mais aussi l'un des plus réticents à les accueillir, ces clichés ont suscité l'indignation sur le réseau social, avant d'être repris par la presse internationale, comme mardi, par le site Konbini

"Il n'y a pas de mot. C'est à vomir", a ainsi commenté mardi un journaliste hongrois, accusant le photographe d'avoir voulu rendre "glamour" une situation dramatique. 

"Attirer l'attention sur le problème"

Habitué des shootings de mode, Norbert Baska s'est défendu d'avoir voulu "glamouriser cette situation sensible". Sur son site internet, il a expliqué avoir voulu "attirer l’attention sur le problème." "Dans le monde entier, des artistes attirent régulièrement l’attention du public sur des problèmes d’actualité à travers des images et performances 'choquantes'. Cette série part du même principe", a-t-il argumenté. 

Tout en reprochant à ceux qui le critiquent de ne pas savoir de quoi ils parlent, n'étant "pas Hongrois", le photographe a fourni son analyse de la crise des migrants : "Il est très difficile de comprendre, avec la couverture médiatique qui en est faite, si ces gens sont vraiment des réfugiés ou quelque chose d’autre." 

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