Turquie : démission de la consule honoraire de France qui vendait des canots aux migrants

Sa double activité avait provoqué la colère du quai d'Orsay. La consule honoraire de France à Bodrum (Turquie) a présenté sa démission, lundi 14 septembre, trois jours après avoir été suspendue de ses fonctions par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Une enquête de France 2 avait révélé qu'elle est la propriétaire d'un magasin qui vend des bateaux pneumatiques et des gilets de sauvetage avec lesquels les migrants traversent la mer pour rallier la Grèce.

"Notre consule honoraire à Bodrum (...) a présenté aujourd'hui sa démission à notre consule générale à Istanbul qui l'a acceptée", a déclaré lundi le porte-parole du ministère, Romain Nadal.

"On ne peut pas les empêcher de partir"

Sur des images tournées en caméra cachée par France 2, la consule honoraire expliquait être peu regardante sur l'identité de ses clients, reconnaissant même vendre les bateaux à des migrants. "On ne peut pas les empêcher de partir (...), et si nous, on ne vend pas, c'est celui qui est à côté qui vendra", se justifiait-elle.

Les consuls honoraires, qui accomplissent en principe leur mission bénévolement, sont des fonctionnaires au statut particulier, qui peuvent exercer une activité professionnelle rémunérée en parallèle. Leur rôle principal est de maintenir un contact étroit avec leurs compatriotes dans le pays où ils se trouvent.